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Biographie

Yaël Nazé, Chercheur qualifié FNRS, Groupe d’Astrophysique des Hautes Energies Université de Liège.

Outre l'étude d'étoilesétoiles particulières, je tente de partager ma passion du ciel par le biais d'animations, de conférences, d'articles, mais aussi de livres.

Mes recherches concernent les étoiles massives, c'est-à-dire des étoiles ayant plusieurs dizaines de fois la massemasse du SoleilSoleil. Bien que rares, ce sont de véritables reines qui sont les sources principales d'énergieénergie mécanique, de lumièrelumière ionisante, et d'éléments chimiqueséléments chimiques dans les galaxiesgalaxies. Elles sculptent ces galaxies au grè de leurs ventsvents et echauffent le gazgaz qui forme alors de superbes nébuleusesnébuleuses.

Outre l'étude de ces étoiles particulières, je tente aussi de partager ma passion du ciel par le biais d'animations, de conférences (une vingtaine par an), d'articles de vulgarisation... mais aussi de livres (5 parus, dont « L'astronomie des Anciens » - les deux premiers ont été plusieurs fois primés en France et en Belgique).

Plus d'infos sur http://www.astro.ulg.ac.be/~naze/

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métier

L’image d’Epinal montre l’astronome – un vieux monsieur solitaire à la longue barbe blanche – l’œil rivé à l’oculaire de son télescope… La légende est tenace encore aujourd’hui, mais la réalité est plus prosaïque et moins poétique : les astronomes modernes travaillent en équipe derrière leur ordinateur. Mon travail consiste à étudier les étoiles très massives, c’est-à-dire ayant au moins une vingtaine de fois la masse du Soleil. Pour tenter de comprendre leur évolution, leurs interactions (entre elles ou avec leur environnement), il me faut des données… Il est rare aujourd’hui d’avoir un télescope privé à disposition, et la plupart des observateurs partagent les télescopes spatiaux ou terrestres. Obtenir des données, cela commence donc par l’écriture d’un projet, quelques pages où l’on décrit ce que l’on veut observer, avec quel instrument, et pourquoi cet objet-là plutôt qu’un autre. Mon projet et ceux de mes collègues sont ensuite envoyés à l’organisme gérant le télescope en question : l’ESO pour les télescope européens installés au Chili, l’ESA pour les télescopes spatiaux européens,… La concurrence est rude : il y a au minimum deux fois trop de demandes, et le facteur de pression peut même atteindre une valeur de huit sur les instruments les plus demandés (par exemple, le télescope spatial XMM-Newton). Une fois le projet accepté, la plupart du temps, l’astronome ne se rend même plus à l’observatoire : quasi fini les missions au Chili ou à Hawaï, place aux observations « en mode service », c’est-à-dire que l’on prend pour vous au meilleur moment et puis que l’on vous envoie par internet… Avec les données « en main » (enfin, sur le disque dur de l’ordinateur !), le travail d’analyse peut commencer : il faut tout d’abord agencer les observations en données facilement utilisables (images ou spectres), puis mesurer et/ou modéliser ces données, voir si elles correspondent aux attentes ou si les surprises sont au rendez-vous. À la fin de l’analyse, il ne reste plus qu’à présenter les résultats. Cela se fait par le biais des articles scientifiques, rédigés actuellement en anglais, mais aussi via des exposés courts à des congrès scientifiques. Et si les lieux des congrès peuvent faire rêver, la réalité est moins glamour : enfermés de 9h à 19h dans une salle sombre, les astronomes voient rarement les splendeurs qui les entourent… Après tout, on est là pour travailler, pas pour s’amuser ! Enfin, précisons que tout cela se fait rarement seul. Les projets se conçoivent en équipe, chacun ayant son domaine d’expertise particulier. Il n’est pas rare de travailler sur un projet donné avec des Européens, des Australiens et des Américains : cela ne facilite pas les choses pour organiser une téléconférence, si on a besoin de se parler. Alors parfois, il faut aller discuter avec les collègues de vive voix, chez eux… L’astronome possède certainement le gène du voyageur ! Oui, le métier a changé au cours des siècles, mais son intérêt n’a pas diminué : il s’agit toujours de sonder les mystères de l’Univers, de comprendre nos racines cosmiques et notre futur céleste.