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    Une relation aussi étroite avec le monde animal n'a pas été sans laisser de traces dans l'évolution de la religion et des arts.

    Si le caractère éminemment sacré de la vachevache est bien connu de tous, elle n'est pas, et de loin, la seule à partager le statut d'animal vénéré dans la religion hindou. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer avec attention les nombreux dieux et déesses de ce panthéon. On y croisera Hanuman le dieu singe, symbole de force et de sagesse qui tire sa popularité du Ramayana, poème épique dans lequel il est le compagnon loyal de Rama (incarnation du dieu préservateur Vishnu).

    Krishna - Hanuman à droite à l'apparence de singe. © Roel Wijnants - CC BY-SA 2.0

    Krishna - Hanuman à droite à l'apparence de singe. © Roel Wijnants - CC BY-SA 2.0

    Quant à Saraswati, la déesse des arts et de la culture, elle est souvent accompagnée d'un cygne et d'un paon. Mais les dieux et les déesses ne se sont pas contentés d'emprunter aux animaux leurs attributs, ils les ont également utilisés comme montures ou véhicules. Ainsi Ganesh est assis sur le dosdos d'une souris, et Shiva chevauche le taureau Nandi. Vishnu voyage sur le dos de l'aigle Garuda, le bouddha Manjushri traverse les airs sur un lionlion bleu. Kartikeya - dieu de la guerre - a choisi le paon, et le dieu à deux têtes Shani chevauche un corbeau.

    Le Dieu éléphant Ganesh. © Yann Forget - CC BY-SA 3.0

    Le Dieu éléphant Ganesh. © Yann Forget - CC BY-SA 3.0

    Au Rajasthan, des milliers de rats vivent en toute liberté dans le temple de Karnidevi. Ils sont vénérés par les dévots qui les appellent "kabas", le mot local pour "enfants". Il a été remarqué que ces rats ne quittent jamais le temple, ni ne permettent à des rats extérieurs d'y pénétrer. On ne compte pas les troupes de singes nourris au bord des routes, près des temples où ils sont protégés et vénérés, quand ils ne les investissent pas carrément.

    Quant au petit écureuilécureuil, la légende raconte qu'il essayait un jour d'aider modestement à construire un pont immense au-dessus de la mer pour permettre à Rama d'aller à Lanka pour combattre son ennemi. Un membre de l'armée l'aperçut et se moqua de la petite créature. Le pauvre écureuil en fut si blessé qu'il se mit à pleurer. C'est alors que Rama le prit, le caressa gentiment, admirant son effort. Ainsi les bandes que l'on trouve sur le dos des écureuils sont les empreintes laissées par les doigts de Rama.