Fin 2021, de la corrosion sous contrainte était détectée dans 12 réacteurs du parc nucléaire français, causant de nombreux arrêts. Cette fois, un communiqué de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), relate de nouvelles fissures découvertes dans trois réacteurs.


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    En 2022, de nombreux réacteurs ont été arrêtés suite à la découverte de corrosion sous contrainte dans une partie d'entre eux, entraînant une baisse de production jamais atteinte. Depuis, si la plupart des réacteurs ont redémarré, d'autres viennent à l'inverse d'être arrêtés alors que de nouvelles fissures ont été découvertes : les réacteurs n° 1 et 2 de Penly, et n° 3 de Cattenom, explique un communiqué de l'IRSN, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. Elles ont été détectées dans le circuit d'injection de sécurité.

    Celui-ci appartient aux systèmes de sauvegardesauvegarde et sert à refroidir le réacteur et diminuer sa réactivité en injectant de l'eau chargée en bore, un absorbant neutronique. Constitué de deux voies indépendantes connectées au circuit primaire, il peut ainsi être primordial en cas de brèche du circuit primaire, afin de maintenir un inventaire en eau suffisant. 

    La fissure à Penly 2 a été détectée dans la connexion du système d’injection de sécurité à la branche froide d’une boucle du circuit primaire principal. © IRSN
    La fissure à Penly 2 a été détectée dans la connexion du système d’injection de sécurité à la branche froide d’une boucle du circuit primaire principal. © IRSN

    De la corrosion sous contrainte et de la fatigue thermique

    Parmi les trois fissures détectées, certaines sont ce qu'on appelle des fissures de fatigue thermique. Celle-ci est définie par l'IRSN comme « un mode d'endommagement d'un matériau métallique résultant de variations de température répétitives, pouvant conduire à l'apparition et à la propagation de fissures ». Connues depuis les premiers réacteurs nucléaires, les traces de fatigue thermique sont régulièrement contrôlées.

    Mais comme explique l'IRSN, « en ce qui concerne les réacteurs n° 2 de Penly et n° 3 de Cattenom, les fissures de fatigue n'ont pas été découvertes sur les souduressoudures du programme de contrôle périodique, mais grâce aux contrôles supplémentaires visant à rechercher des défauts de corrosion sous contrainte ».

    La corrosion sous contrainte résulte, quant à elle, d'effets de stratification thermique : une différence importante entre la température du fluide en partie basse de la tuyauterie et en partie haute. Mais la fissure correspondant à de la corrosion sous contrainte a été découverte dans une zone où il n'y a pas de stratificationstratification thermique. La soudure avait été en revanche réparée à deux reprises, expliquant potentiellement la présence de la fissure.