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    Poison sur ordonnance


    L'Institut d'hématologiehématologie de l'hôpital Saint-Louis à Paris étudie une maladie raremaladie rare : la leucémieleucémie promyélocytaire . Par un concours de circonstances, l'arsenic est apparu comme la clé d'une thérapiethérapie intelligente.L'expérimentation sur les souris s'avère indispensable pour atteindre cet objectif.

    Quand cette maladie est diagnostiquée, l'espérance de vieespérance de vie du patient ne dépasse pas quatre ans, s'il n'est pas soigné. Cette pathologiepathologie, la leucémie promyélocytaire, est une dégénérescence des cellules sanguines. Elle est portée par une mutation génétiquegénétique, qui peut apparaître à n'importe quel âge. Elle s'attaque aux chromosomeschromosomes de cellules souchescellules souches situées dans la moelle osseusemoelle osseuse. La mutation bloque l'évolution de celles-ci. Des cellules inutiles prolifèrent alors et envahissent l'organisme. C'est donc une maladie génétiquemaladie génétique, mais non héréditaire Cette forme de cancercancer compte pour 1% de toutes les leucémies aïgues .( Leucémie aiguë : Variété de leucémie caractérisée par la prolifération anormale de cellules hématopoïétiques, celles qui sont à l'origine de toutes les cellules sanguines. Sans traitement, la survie des malades est de deux à quatre ans.)

    Valérie Lallemand, jeune docteur en biologie, étudie avec son équipe depuis 1995 le développement d'une nouvelle thérapie. Dans son laboratoire de l'hôpital Saint-Louis à Paris, elle travaille sur plus de 150 souris issues d'une même souche. Celles-ci présentent l'avantage d'avoir toutes le même système immunitairesystème immunitaire.

    Retour aux sources l'histoire de cette nouvelle thérapie a commencé en Chine. Des chercheurs asiatiques ont remarqué que dans une certaine région du pays, des personnes atteintes de leucémie promyélocytaire guérissaient sans traitement. Leur point commun : elles consommaient beaucoup de thé Après analyse, l'eau qu'ils buvaient s'est révélée particulièrement concentrée en arsenic. En se penchant sur ce phénomène, les chercheurs ont réalisé que l'arsenic était à l'origine de leur guérisonguérison.

    Restait aux scientifiques français à mettre en pratique cette découverte par le biais de l'expérimentation animale. Valérie Lallemand a pu démontrer que l'arsenic associé à l'acide rétinoïderétinoïde éliminait les cellules leucémiques Actuellement, les malades sont traités par l'acide rétinoïde associé à une chimiothérapiechimiothérapie (.Chimiothérapie : Terme générique désignant tout traitement par des agents chimiques. ChondrocyteChondrocyte : Cellule du tissu cartilagineux, fabriquant une matrice extracellulairematrice extracellulaire riche en collagènecollagène.) Mais cette technique n'est pas satisfaisante, car elle détruit un grand nombre des cellules en évolution. A long terme, les scientifiques voudraient aboutir à un traitement plus intelligent, et donc mieux ciblé.