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    Héros malgré eux

    Les modèles animaux sont indispensables aux scientifiques pour comprendre une maladie et créer des médicaments. La sclérosesclérose en plaque n'est pas une maladie mortelle. Mais elle est très invalidante. A l'hôpital de la Pitié-Salpétrière, l'équipe, dont fait partie François Lachapelle, travaille sur des souris et des singes pour tenter de mieux comprendre et, à terme, de pouvoir soigner cette maladie.

    C'est un problème sans fond et sans fin. Pour François Lachapelle, spécialiste de la sclérose en plaquessclérose en plaques (Sclérose en plaques : Affection du système nerveux centralsystème nerveux central, caractérisée par un processus de démyélinisationdémyélinisation (dégradation de la myélinemyéline, sorte de gaine qui protège les axonesaxones). ) depuis 15 ans, cette maladie reste un mystère. Il est persuadé que dans l'état actuel des connaissances, l'expérimentation animale ( Expérimentation animale : consiste à procéder à des expériences sur les animaux.) reste indispensable.

    Il y a recours tous les jours dans son laboratoire, et travaille principalement sur des souris. Ces petits rongeursrongeurs au museau toujours à l'affût présentent de nombreux avantages. Leur génome (Génome : Ensemble du matériel génétiquematériel génétique d'un organisme et par conséquent ses gènesgènes.) est connu depuis longtemps : l'essentiel de leurs gènes est analogue aux gènes ( GENE : Portion d' ADNADN codant.) humains. La souris est un petit animal domestique au régime omnivoreomnivore, qui se plaît partout. C'est pour cela que 90% des modèles animaux transgéniquestransgéniques sont des souris.

    Mais ce rongeur n'est cependant pas le cobaye idéal. Par exemple, il ne réagit pas aux inflammationsinflammations et ne connaît pas l'hypertensionhypertension. C'est donc essentiellement un animal receveur, sur lequel on effectue des tests in-vivo. Test in-vivo : Etudes à partir d'organismes vivants.)

    Le singe, lui, est un animal de laboratoire coûteux. Il est protégé par des conventions. Il est alors plutôt utilisé comme source de cellules de façon à limiter le nombre d'animaux utilisés : avec un seul prélèvement d'1cm de nerfnerf périphérique on va pouvoir faire des centaines d'expériences.

    Les prélèvements effectués sur les primatesprimates sont généralement mis en culture, puis injectés dans des souris receveuses. Les résultats les plus probants sont ensuite testés sur le singe. En cas de réussite, la thérapiethérapie validée par l'expérimentation animale pourra être applicable à l'homme. Les animaux permettent ainsi aux scientifiques de comprendre une maladie, d'élaborer une thérapie, mais aussi de la tester.