Depuis quelques semaines, un sang artificiel est testé auprès de blessés graves dans 20 hôpitaux à travers les Etats-Unis. Baptisé PolyHeme, ce substitut est fabriqué à partir d'hémoglobine extraite de globules rouges humains. Il présente une durée de conservation plus longue que le sang et peut être utilisé chez des patients de tous types sanguins.

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    Normalement, les accidentés avec hémorragie reçoivent une injection de solution saline par intraveineuse afin de restaurer la pressionpression et le volumevolume sanguins. Mais cette technique ne supprime pas les risques de dommages sur les organes privés d'oxygène, d'où l'intérêt de PolyHeme.

    Le problème, c'est que le décès d'une vingtaine de personnes, survenu en 1998 au cours d'une recherche similaire, relance le débat sur la procédure particulière retenue pour évaluer l'efficacité du produit. Les "cobayes" sont en effet choisis au hasard pour être transfusés avec PolyHeme ou une solution saline standard, une transfusion qui se fait parfois sans consentement en cas d'inconscience ou d'état de choc. Pour les défenseurs des droits des patients, ce genre d'approche revient à nier la possibilité pour toute personne de refuser de devenir un sujet d'expérience.

    Une réglementation fédérale de 1996 autorise certaines études à se passer d'accord explicite lorsque des vies sont en jeu. L'autorisation, donnée à quinze reprises par la FDA depuis la mise en place de la loi, est soumise à condition puisque la population concernée par l'étude doit avoir été informée des détails de l'opération et avoir eu l'occasion d'exprimer son opposition à y participer. Les médecins sûrs de leur bon droit soulignent qu'on ne demande pas non plus aux blessés d'accord pour les extraire d'une voiturevoiture ou leur faire un massage cardiaque.