Situé sur la ceinture de Feu du Pacifique, l’ouest américain vit sous la menace d’une vingtaine de dangereux volcans, dont le célèbre mont Saint Helens. Considérés comme une menace forte, ces volcans sont pourtant relativement méconnus. Un manque de données critique et préoccupant que pointe du doigt une nouvelle étude.


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    Plus puissante éruption enregistrée aux États-Unis, l’explosion du mont Saint Helens en 1980 a provoqué un enchaînement d'événements dramatiques ayant coûté la vie à 57 personnes. EffondrementEffondrement du flanc, coulées pyroclastiquescoulées pyroclastiques, gigantesque colonne de cendres, coulées de boue... Le souvenir de cette éruption catastrophique reste gravé dans la mémoire de nombreux Américains comme un véritable traumatisme.

    L'éruption phréatomagmatique du mont Saint Helens en 1980 a été particulièrement violente. © D.A. Swanson, <em>United States Geological Survey,</em> <em>Wikimedia Commons</em>, domaine public
    L'éruption phréatomagmatique du mont Saint Helens en 1980 a été particulièrement violente. © D.A. Swanson, United States Geological Survey, Wikimedia Commons, domaine public

    Une chaîne de dangereux volcans représentant une menace avérée pour les populations

    Ce n'est donc pas une surprise si ce célèbre stratovolcan est aujourd'hui surveillé de près. Au risque d'en oublier ses compagnons. Car le mont Saint Helens n'est pas tout seul, loin de là. Il fait en effet partie d'une longue chaîne de volcans actifs nommée arc des Cascades, qui s'étend le long de la côte nord-ouest des États-Unis et du Canada. Vingt-six volcans composent ainsi cet arc alimenté par le magma produit par la zone de subduction des Cascades, qui voit la plaque Juan de Fuca plonger sous la plaque nord-américaine.

    L'arc des Cascades sur la côte ouest américaine. Chaque volcan est symbolisé par un triangle. © Nasa, Black Tusk, Wikimedia Commons, domaine public
    L'arc des Cascades sur la côte ouest américaine. Chaque volcan est symbolisé par un triangle. © Nasa, Black Tusk, Wikimedia Commons, domaine public

    Sur la base des éruptions passées, l'USGS (United States Geological Survey) considère d'ailleurs 11 de ces volcans comme représentant une très grande menace pour la région. Pourtant, seuls quelques-uns ont été correctement étudiés. Les données concernant les autres restent encore très parcellaires.

    Manque de données : une situation préoccupante en regard du risque volcanique

    Une nouvelle étude publiée dans la revue Geochemistry, Geophysics, Geosystems alerte sur l'ampleur de cette méconnaissance et notamment sur le manque de données détaillées concernant les quantités de magma stockées en profondeur et leurs répartitions. La compilation de l'ensemble des données disponibles à l'heure actuelle montre pourtant qu'une grande partie du magma sous les principaux édifices volcaniques est stockée à faible profondeur, soit entre 0 et 15 kilomètres. La présence de magma dans des réservoirs peu profonds est inquiétante et nécessiterait d'implémenterimplémenter rapidement la quantité de données disponibles. Certains volcans considérés comme les plus dangereux tels que le mont Rainier, le mont Hood et les Three Sisters n'ont fait l'objet que de quelques études. Ce manque critique de données scientifiques rend tout potentiel signal volcanique difficile à interpréter et complique la gestion du risque volcanique.