L’agence de la sécurité du médicament se préoccupe d’une hausse de la consommation d’antibiotiques en France depuis 2010, alors qu’elle avait baissé auparavant de manière « significative ».

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    Le nouveau rapport de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) sur la consommation des antibiotiques fait état d'une baisse globale de 10,7 % de la consommation des antibiotiques entre 2000 et 2013, suite à une campagne d'information, mais relève toutefois « une augmentation de 5,9 % depuis 2010 ». « C'est un problème préoccupant, car la hausse de la consommation se traduit par une résistance accrue aux antibiotiques et on observe un développement des situations d'impasse thérapeutique », a déclaré Philippe Cavalié, un responsable de l'ANSM.

    L'étude s'inscrit dans le cadre d'un plan national de réduction de 25 % de la consommation d'ici 2016. Un objectif « mal engagé » selon le responsable du rapport, s'il n'y a pas de « renversement de tendance » dès l'année prochaine. Le rapport de 35 pages confirme une tendance qui avait déjà été observée ces dernières années. Pour les spécialistes de l'ANSM, la situation est d'autant plus inquiétante que « très peu de nouvelles moléculesmolécules [antibiotiques, NDLRNDLR] ont été introduites au cours de ces dernières années ».

    La France, qui se distingue sur le plan mondial par sa forte consommation globale de médicaments, est l'un des plus gros utilisateurs d’antibiotiques en Europe. « La consommation française est 30 % supérieure à la moyenne européenne », déplore Philippe Cavalié. Les Français dévorent même plus d'antibiotiques que les Américains lesquels sont pourtant très friands de ces médicaments. La consommation française dépasse de 25 % celle du premier marché pharmaceutique au monde, précise l'ANSM. La France avait mené une vaste campagne d'information dans les années 2000 auprès des professionnels de la santé et du grand public. Mais d'après l'ANSM, les slogans ont perdu de leur impact alors que la pressionpression des patients sur les médecins pour se faire prescrire des médicaments continue pour des raisons à la fois « socio-économiques et culturelles ».