Dans Prélude à Fondation, premier roman du cycle « Fondation » d'Isaac Asimov, le personnage principal, Hari Seldon, vient d'inventer la psychohistoire : une science capable de calculer l'avenir à l'aide des mathématiques. Il se retrouve pourchassé par des hommes du pouvoir, dont l'Empereur qui veut asseoir son pouvoir. Prélude à Fondation raconte les aventures du jeune scientifique durant sa fuite dans les tréfonds de Trantor.


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    résumé du livre

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    Le jeune Hari Seldon est anxieux. Il a été convoqué de toute urgence à la Capitale de l'Empire Galactique, Trantor, pour rencontrer l'Empereur en personne ! Celui-ci a en effet été intrigué par la démonstration mathématique que le scientifique a présenté lors du dernier congrès de chercheurs. Et il y a de quoi ! En une série de surprenantes équations, Seldon avait en effet prouvé qu'il était théoriquement possible de prévoir l'évolution d'une société sur les millénaires à venir en analysant les différents facteurs sociaux, culturels et économiques et en les convertissant en modèles mathématiques et statistiques. Le nom de cette nouvelle discipline : la psychohistoire.

    Prédire l'avenir grâce à la science. Voilà qui a de quoi intriguer l'Empereur Cléon IV, qui a pour ambition d'enrôler Seldon afin de pouvoir user de sa psychohistoire. Ce formidable outil lui permettrait d'asseoir son pouvoir et son autorité sur les vingt-cinq millions de mondes qu'il gouverne en prévoyant à l'avance tout mouvementmouvement de résistancerésistance, et les étouffer avant même qu'ils ne songent à apparaître. Mais Seldon met vite un frein sur les ambitions de l'Empereur : la psychohistoire est une curiosité mathématique fort amusante à envisager, mais concrètement impossible à mettre en place. En effet, Hari Seldon n'est qu'un humble mortel et il s'agirait de créer un modèle mathématique infiniment complexe qui engloberait la GalaxieGalaxie entière ! Une vie entière de travail n'y suffirait pas.

    Si l'Empereur est déçu, son Ministre Eto Demerzel reste intrigué. Si le jeune Seldon est arrivé à cette prodigieuse découverte scientifique, rien ne l'empêche de la rendre applicable dans un futur proche. Il conseille donc à Cléon de faire surveiller le scientifique, lui laissant la bride sur le cou, afin de pouvoir mettre la main au plus vite sur cette fabuleuse science le jour où elle naîtra. Mais d'autres forces sont aussi intriguées que l'Empereur par la découverte du jeune Seldon ! Le Maire de la cité de Kan a lui aussi entendu parler du jeune prodige et compte bien mettre la main dessus en premier !

    Mais Seldon est bien vite pris sous l'aile protectrice d'un troisième parti que personne n'attendait. Le mystérieux Chetter Hummin. Homme insaisissable, véritable électronélectron libre circulant librement et en tout anonymat dans tout Trantor, il décide de protéger Seldon de ces mégalomanes de tous poils qui veulent influencer le destin de la Galaxie à leur seul avantage. Selon lui, l'Empire Galactique est en plein déclin et bientôt une terrible période d'instabilité et de guerres s'abattra sur l'humanité. Seule la psychohistoire serait capable de prévoir la chute de l'Empire avec exactitude et mettre un frein aux dangers qui guettent leur civilisation. Seldon se voit confier la mission qui donnera un sens au reste de sa vie : mettre au point la seul outil capable de sauver la Galaxie.

    Traqué par l'Empire et par Kan, Seldon devient un fugitif. Aidé d'Hummin et de l'historienne Dors Venabili, le jeune mathématicienmathématicien explorera les tréfonds méconnus de la planète Trantor et découvrira les micro-sociétés qui font la richesse de la civilisation Trantorienne. De cachette en cachette, Seldon en apprendra de plus en plus sur les forces qui sous-tendent le bon fonctionnement de la Capitale de l'Empire et sur les lourds secrets qu'elle renferme.

    Comprendre la

    mythologie

    Prélude à Fondation est l'occasion pour Asimov de creuser la culture Trantorienne. Capitale de l'Empire Galactique, elle en est le reflet à échelle réduite. Planète cosmopolite où se croisent des cultures venues d'horizons lointains comme les planètes Cinna ou Hélicon, Trantor est cependant pourvue d'une culture qui lui est tout à fait propre et qui est difficile à appréhender pour les Exos, les visiteurs venus d'autres mondes. Dans cet ouvrage, Asimov explore différentes cultures propres à Trantor, cultures qui vivent isolées les unes des autres en autant de micro-sociétés, mais qui restent malgré tout interdépendantes.

    • Fonctionnement de Trantor : en effet Trantor, cette immense planète administrative qui gère l'Empire tout entier, est divisée en une multitude de petits secteurs. Ces secteurs ont tous un rôle plus ou moins important à l'échelle de la planète. Ainsi, Dahl fournit en énergieénergie une partie considérable de la planète grâce à ses puits géothermiques, Mycogène fournit en nourriture et compléments alimentaires la haute société Trantorienne, et Kan s'occupe d'évacuer les excédents de chaleurchaleur que produit la planète entière.
    • Culture Trantorienne : chaque secteur a son propre fonctionnement sociétal et sa propre culture. En favorisant l'isolement de chacun de ces secteurs et en jouant avec leurs codes culturels, l'Empereur maintient l'ordre sur sa planète Capitale. Diviser pour régner. Les Dahliens sont considérés par les autres Trantoriens comme des moins que rien, analphabètes et brutaux. Les Mycogèniens s'isolent volontairement des autres secteurs Trantoriens car ils se considèrent comme supérieurs aux autres et issus d'origines plus nobles. Les Kaniens, eux, s'estiment comme étant les prétendants légitimes du trône impérial et intriguent depuis longtemps pour renverser son occupant actuel. À chaque secteur que Hari Seldon traversera, un nouvel élément s'ajoutera à sa théorie de la psychohistoire grâce à l'analyse des moteurs sociaux qui font tourner la planète.
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      C'est au cœur des infernaux puits Dahliens que Seldon fera l'expérience la plus amère des inégalités sociales de Trantor. © Patila, Fotolia

    analyse

    En quête d'une science sociale

    La science pure telle qu'Asimov l'avait célébrée jusqu'à présent dans son Cycle de Fondation, à travers le progrès technologique, laisse place à une analyse sociale. Ce Prélude à Fondation, suivi de AubeAube de Fondation, prend place avant le premier tome de Fondation, mais l'on sent que l'auteur a évolué depuis les débuts de sa série, lorsqu'il n'avait que 21 ans. Son apologie de la science laisse place à des questions plus humaines telles que la place de la religion dans une société axée sur la science et l'humanisme, ou encore la ségrégationségrégation qu'elle soit sexiste, raciale ou sociale. Mais le cœur de son questionnement reste le même du début à la fin de son œuvre littéraire : à partir de quel moment peut-on estimer qu'une société est en train de péricliter ? Et comment remédier ou freiner cette décadence ?