La biodiversité est en déclin. Les pollinisateurs ne font pas exception à la règle. En cause, principalement, le changement climatique anthropique. Et ce n’est pas une bonne nouvelle.


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    Selon l'IPBES, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, environ 16 % des pollinisateurs vertébrés - dans lesquels se classent les oiseaux ou encore les chauves-souris - et 40 % des pollinisateurs invertébrés - parmi lesquels les abeilles ou les papillons - sont menacés d'extinction. Et c'est d'autant plus préoccupant que la survie de 85 % des plantes à fleurs et d'au moins autant des principales cultures dans le monde dépend de ces pollinisateurs. Ainsi le déclin de ce groupe a-t-il des conséquences importantes à la fois sur la conservation de la biodiversité et sur le rendement des cultures. Et, in fine, sur notre sécurité alimentaire.

    Le saviez-vous ? Les abeilles ont développé une sorte de WiFi qui leur permet de communiquer sur de grandes distances ! © Futura

    Ce déclin, nous le devons surtout aux activités humaines. C'est scientifiquement établi. Mais pour guider l'élaboration de stratégies et de plans d'action visant à protéger et à conserver les pollinisateurs et les services écosystémiques essentiels qu'ils fournissent, encore faut-il savoir précisément quelles activités humaines sont en cause. L'utilisation des pesticides ? Plus généralement, la pollution de l'airair et des sols ? La perte ou la dégradation des habitats ? Les ravageurs ?

    L’eau et les températures au cœur des souffrances des pollinisateurs

    Des chercheurs révèlent aujourd'hui dans la revue CABI Reviews que c'est finalement le changement climatique anthropique qui constitue désormais la menace la plus importante pour les pollinisateurs. Ils précisent que les changements dans les régimes de précipitation et les augmentations de température nuisent à la fois à la quantité et à la qualité des ressources disponibles pour les abeilles et autres papillons. Les adultes tout comme les larveslarves ont de plus en plus de mal à survivre dans des habitats qui subissent de grandes modifications.

    Et sans pollinisateurs, nous devons nous attendre à ce que notre régime alimentaire évolue. Il devra se recentrer sur la consommation de bléblé, de riz, d'avoineavoine et de maïsmaïs. Car ces cultures sont pollinisées par le ventvent. Nous devrons peut-être aussi compter plus sur les cultures à reproduction végétativereproduction végétative comme la bananebanane

    Lutter contre le changement climatique et les autres facteurs de déclin des pollinisateurs

    Pourtant, même si le réchauffement climatiqueréchauffement climatique est désormais identifié comme cause principale de l'extinction des pollinisateurs, les chercheurs soulignent qu'une approche holistique doit être adoptée pour inverser la tendance. L'utilisation généralisée de pratiques agricoles durables, par exemple. Et finalement, la mise en œuvre de stratégies intégrées de gestion des abeilles domestiques, des habitats naturels et des systèmes agricoles plus respectueuses de l'environnement et des populations sauvages.

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    « Si le changement climatique a les impacts négatifs les plus divers sur les pollinisateurs, il constitue aussi le facteur de déclin le plus difficile à contrôler, remarquent les auteurs de l'étude. Mais comme ses conséquences menacent la sécurité alimentaire et la stabilité mondiale, les efforts visant à le contrôler doivent être prioritaires. » Une raison de plus - s'il en fallait - de réduire rapidement et drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre.