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Michel Claessens

Michel Claessens

Dir.Com Commission européenne

S'informer sur les sciences et les technologies est essentiel dans une société basée sur le Progrès technoscientifique. Je connais Futura-Sciences depuis plusieurs années et l'équipe y fait un travail très apprécié (à Bruxelles aussi !). En matière d'information et de communication, soyons professionnels ! Et ambitieux ! Mais aussi modestes… Je ne partage pas l'opinion des scientifiques qui attribuent par exemple le rejet des OGM ou du nucléaire à une inculture scientifique généralisée. L'expérience montre que l’information (même de qualité) ne suffit pas à convaincre ou rallier. La réalité est beaucoup plus complexe. Le destinataire-récepteur d’un message y réagit par un cheminement cognitif personnel, complexe et largement imprévisible, dont on commence seulement à découvrir les tenants et aboutissants. A quoi bon donc informer si l’information est stérile ? Peut-être faut-il qu’en toute modestie, ceux qui s’essaient à l’art difficile de la communication et de la vulgarisation scientifique espèrent participer davantage à une évolution qu’à une révolution des opinions, en étoffant le débat démocratique et en développant la culture générale. Et comme l'a bien expliqué Bernard Schiele : « Si du strict point de vue de l'apprentissage d'un savoir scientifique, la vulgarisation faillit, elle contribue néanmoins fortement à sa socialisation. » Dans le contexte actuel, atteindre un tel objectif serait déjà un franc succès. Mais il faut cesser de voir la « com » et l’information scientifique comme une machine à convaincre ou, pire encore, à manipuler les esprits.

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Biographie

« Profil scientifique avec une dimension littéraire » : voici ce que disent les tests psychotechniques  passés lors d'embauches dans le secteur privé. Mon parcours est en effet assez atypique pour un scientifique.

Je suis né en 1958 à Bruxelles. Avec mon diplôme de docteur en chimiechimie physiquephysique en poche, j'ai travaillé successivement à l'Université Libre de Bruxelles, à l'Hôpital Universitaire Erasme et ensuite dans la biotechnologiebiotechnologie et la chimie.Mais l'écriture est l'une de mes passions.

Pendant toutes ces années, je travaille aussi comme journaliste scientifique free-lance. Après avoir proposé mes services à un quotidien belge en 1983, j'ai multiplié les collaborations avec d'autres médias, la télévision, le journal La Recherche en France, etc.

Contaminé par le virus…

Par hasard, je tombe en 1992 sur un avis de concours organisé par la Commission européenne pour recruter des rédacteurs scientifiques. A ma grande surprise, je réussis toutes les épreuves (un an au total !) et je suis recruté en 1994, dans l'Unité Communication de la Direction générale de la recherche.

Actuellement, je suis Chef (faisant fonction) de cette Unité (30 personnes environ). J'ai piloté les grandes enquêtes Eurobaromètre sur la science et la technologie et j'organise les grands événements de la Direction générale (conférences sur la communication de la recherche, lancement des programmes-cadres, etc.). Je suis aussi le rédacteur en chef du magazine « research*eu »: http://ec.europa.eu/research/research-eu/index_fr.html

Membre du comité scientifique du réseau international sur la communication publique de la science et de la technologie (PCST), j'enseigne la communication scientifique à l'Université Libre de Bruxelles.

J'ai publié à ce jour huit ouvrages, dont « Communicating European Research » (Springer, 2007), « La Technique contre la démocratie » (Seuil, 1998) et, tout récemment, « Science et communication : pour le meilleur ou pour le pire » (Quae, 2009): http://www.quae.com/fr/livre/?GCOI=27380100692260

Voir aussi à ce sujet:

• l'article publié par l'Association Bernard Gregory : http://www.abg.asso.fr/display.php?id=1003
• l'article publié sur le site de la revue Science (en anglais) : http://sciencecareers.sciencemag.org/career_development/previous_issues/articles/2380/raising_the_profile_of_european_research#
• mon site personnel : http://www.michelclaessens.net/

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métier

Je suis, si j'ose dire, la « vitrine » de la Commission européenne pour la science et la technologie. Concrètement, je dirige l'Unité Communication de la Direction générale de la Recherche à Bruxelles. Ce service de 30 personnes environ a pour mission de rendre public et visible les actions de la Commission européenne dans le domaine scientifique et technologique. Vous me direz: « Mais que fait donc la Commission dans ce domaine? » Et vous avez raison. Une enquête récente nous l'a confirmé: sur 100 personnes, à peine une sait que l'Union européenne est active dans la recherche scientifique… L'action de l'Union est le plus souvent associée à l'euro, l'agriculture, les directives, etc. Mais pas à la science. Pourtant l'Union distribue plus de 5 milliards d'euros pour des recherches dans des domaines divers (santé, transport, énergie, changement climatique, sciences humaines, etc.) Ma tâche est de révéler ces activités et ces résultats visibles au public. Par exemple en organisant des présentations à la presse. Ou à travers le magazine research*eu, dont l'abonnement est gratuit (http://ec.europa.eu/research/research-eu/index_fr.html). Ou par le site Internet de la Commission (http://ec.europa.eu/research/index.cfm?lg=fr). Ou encore par des conférences, des publications, etc. Ce « voyage en communication » et les interactions avec les scientifiques m'ont beaucoup appris. Dans mon dernier livre, je raconte quelques anecdotes amusantes. Les scientifiques aiment monter en épingle les erreurs des journalistes (éventuellement scientifiques). Je leur explique que ces erreurs ne sont pas fondamentales. L'essentiel est ailleurs. Travailler dans ce « grand machin » qu'est la Commission européenne est une expérience en soi. C'est une ruche plurilingue et bourdonnante de projets. C'est aussi un formidable observatoire de l'Europe et de la société. Et même du monde entier. Pendant 2 mois, j'ai été le porte-parole du Commissaire (le ministre, si vous voulez) européen à la recherche. Je me trouvais chaque jour à midi dans la grande salle de presse de la Commission, peuplée d'une bonne centaine de journalistes. Vous avez là, pendant une heure environ, le monde sous vos yeux et en temps réel. Car l'Union est impliquée dans la plupart des grands chantiers de notre époque. C'est incroyable le nombre de décisions, d'études, de résultats qui contribuent à améliorer, de petits pas en petits pas, notre qualité de vie ! Mais tout ceci n'est malheureusement pas très visible pour le citoyen européen que nous sommes tous !