Dans le contexte du conflit ouvert qui oppose Israël et le Hamas depuis le 7 octobre dernier, le Dôme de fer israélien est rudement mis à l'épreuve. Futura vous propose d'en apprendre plus sur cet impressionnant dispositif de défense aérienne et son fonctionnement.


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    Le Dôme de ferfer (kipat barzel en hébreu) est un système de défense anti-projectiles israélien destiné à détruire en plein vol des roquettes de courte-portée, des obus d'artillerie ou des drones visant les zones habitées. Le Dôme de fer n'a rien d'un « dôme » à proprement parler. Il s'agit en fait d'un ensemble de batteries mobilesmobiles anti-missilesmissiles - des unités militaires spécialisées dans la défense aérienne. Ces batteries sont présentes dans les zones israéliennes les plus sensibles et capables de neutraliser les tirs lancés depuis Gaza, le Liban, ou la Syrie.

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    Comment ça fonctionne ? 

    Israël dispose - accrochez-vous - de radars tridimensionnels à balayage électronique ELM-2084 mobiles. Ces radars - conçus pour fournir des informations sur la direction, la distance et l'altitude des projectiles ennemis - sont capables de déceler un objet dans un rayon de 70 km. 

    Le projectile repéré est ensuite analysé par un système de gestion de combat. Il s'agit d'un système informatique chargé de collecter, analyser et traiter les données. Ce système calcule notamment l'impact probable du projectile. Si celui-ci s'apprête à frapper une zone habitée, le système prend la décision d'intercepter la menace.

    Une batterie et son lanceur. © Yakov Stavchansky, Adobse Stock
    Une batterie et son lanceur. © Yakov Stavchansky, Adobse Stock

    Les données sont alors transmises à l'équipage de la batterie mobile de lance-missiles intercepteurs Tamir. Ces opérateurs ont la charge de lancer les missiles. Chaque batterie est équipée de trois lanceurslanceurs de missiles sol-airair, et chaque lanceur dispose de 20 missiles d'interception. Les missiles possèdent des radars ou des systèmes de téléguidage permettant de suivre et de détruire les cibles. Une batterie complète coûte entre 37 et 50 millions de dollars.

    Israël en a pour l'instant déployé une dizaine (sur un objectif affiché de 15), capables d'intercepter, en tout, jusqu'à 200 projectiles par minute. Face à ce concentré de technologie, les Palestiniens composent avec des roquettes et des systèmes d'armement beaucoup moins évolués, voire artisanaux. 

    La face émergée d’un énorme système de défense aérienne

    Le Dôme de fer n'est qu'un des éléments du vaste bouclier anti-aérien israélien, dont les premiers éléments ont été mis en place en 2011. Il se compose de trois systèmes principaux : le Dôme de fer, la Fronde de David (ou «baguette magique») et Arrow-3. La Fronde de David peut détruire des missiles balistiques de courte et moyenne portée (70 à 250 km), des missiles de croisière et des roquettes de gros calibre. Arrow-3 est destiné à intercepter des missiles balistiques de très longue portée (jusqu'à 2 400 km).

    Actuellement, une dizaine de batteries protègent Israël des tirs extérieurs. © Peter Hermes Furian, Adobe Stock
    Actuellement, une dizaine de batteries protègent Israël des tirs extérieurs. © Peter Hermes Furian, Adobe Stock

    Ce bouclier anti-aérien devrait encore se renforcer puisque, fin 2022, Israël a annoncé avoir testé avec succès la version navale du Dôme de fer baptisée « C-Dome ». Le principe reste le même, si ce n'est que les batteries seraient entreposées à bord de corvettes. Enfin, le premier ministre Benyamin Netanyahou a annoncé en avril sur TwitterTwitter que l'armée israélienne travaille à un bouclier agissant par rayon laserlaser, le « Iron beam » qui présenterait l'avantage - entre autres - d'être beaucoup moins coûteux que le Dôme de fer : comptez 3,50 dollars pour un tir de laser, contre 50 000 dollars (47 000 euros) pour un seul tir de missile sol-air. 

    Est-ce que le Dôme de fer est efficace ? 

    L'armée israélienne affirme que 75 à 90 % des tentatives d'interception sont réussies. Le système est efficace, mais il est loin d'être parfait. Une de ses principales faiblesses consiste en l'incapacité des radars à repérer des projectiles lancés à basse altitude. Par ailleurs, il a vu ses capacités d'interception mises à mal par les bombardements palestiniens. Le Hamas a,  en effet, revendiqué avoir tiré plus de 5 000 roquettes en direction d'Israël, le tout en l'espace de 20 minutes, soit 250 missiles par minute, débordant ainsi le dispositif israélien.

    Un missile sol-air interrompt un tir de roquette ennemi. © Naeblys, Adobe Stock
    Un missile sol-air interrompt un tir de roquette ennemi. © Naeblys, Adobe Stock

    Le contexte

    Le « père » du Dôme de fer est le Dr. Daniel Gold, Général de Brigade de réserve dans l'armée israélienne. C'est lui qui a conçu cette technologie au début des années 2000, avant qu'elle ne soit ensuite développée par le groupe d'armement public Rafael Advanced Defense Systems et par l'entreprise Israel Aerospace Industry. Le système a commencé à être déployé au début des années 2010 près de la bande de Gaza. Il a ensuite été étendu à d'autres régions dans le nord du pays, à la frontière avec le Liban et autour de Tel Aviv. Il a été exporté dans plusieurs pays comme l'Azerbaïdjan, l'Inde, la Roumanie ou les Etats-Unis, qui ont partiellement financé le projet via la société Raytheon, et développent désormais leur propre réplique de ce système.