Les costumes funéraires de jade n’ont pas empêché la décomposition de leurs corps, mais ils ont immortalisé les princes de la dynastie Han.

au sommaire


    Attesté dans les tombes dès le VIIe millénaire avant J.-C., le jade, symbole de prestige, est par excellence la parure aristocratique chinoise à partir du XIe siècle av. J.-C. Les linceuls de jade trouvés dans les tombes princières des Han recouvrent, comme ici, la totalité du corps. Ils forment un ensemble destiné à préserver le mort dans l’au-delà, le jade étant censé, par ses propriétés magiques, protéger le corps du défunt à travers les siècles.

    Les pièces qui composent ces linceuls sont principalement carrées ou rectangulaires, fixées par des fils passés dans des petits trous aux angles de chacune. Le type de fil utilisé dépend du statut de la personne inhumée, nous apprend le Livre des Han postérieurs : fils d'or pour les empereurs, fils d'argent pour les princes et princesses, ducs et marquis, fils de cuivre pour les enfants. Les aristocrates de moindre rang avaient droit à des fils de soie, et personne d'autre ne pouvait être enterré dans un costume de jade. La complexité de la réalisation nécessitait plusieurs années et un personnel nombreux.

    Linceul de jade, tombe du prince Liu Xiu, jade, or et bronze, 182 cm. © Musée de la province du Hebei

    Linceul de jade, tombe du prince Liu Xiu, jade, or et bronze, 182 cm. © Musée de la province du Hebei

    1968 : une sacrée découverte

    Il a fallu attendre 1968 pour que les costumes funéraires de jade sortent du domaine de la légende. Cette année-là, deux d'entre eux ont été découverts, intacts, dans les tombes du frère aîné de l'illustre empereur Han Wudi, Liu Sheng, prince de Zhongshan, mort en 113 avant J.-C., et, à 100 kilomètres plus au nord, de son épouse Dou Wan, dans le district de Mancheng (Hebei). Chacun était constitué de plus de 2.500 fines plaquettesplaquettes de jade assemblées avec plus d'un kilogrammekilogramme de fil d'or, et composés de douze parties démontables.

    Si le prince Liu Sheng et son épouse ont eu le privilège du fil d'or, un autre prince, déchu, Liu Kuan, n'a même pas eu droit à son linceul de jade. Le protocoleprotocole n'était donc pas toujours strictement suivi, et l'on pense aujourd'hui que ces costumes étaient plus communs qu'on ne l'imaginait chez les aristocrates de la dynastie Han, mais que la plupart ont disparu, victimes de pillages.

    À découvrir chez Dunod : Le beau livre de l'Antiquité. Un voyage extraordinaire dans le passé à travers cinq continents. 180 images exceptionnelles de personnages, d'évènements, d'objets et de lieux mythiques sont décrites et expliquées.

    Image du site Futura Sciences

    Plongez dans ce livre, lisez-le d'une traite ou dégustez-le au gré de vos envies, pour découvrir les merveilles de l'histoire antique.