Les galaxies aussi naissent, vivent puis meurent. Et les astronomes manquent encore de précisions quant aux processus exacts qui les guident jusqu’à leur mort. Aujourd’hui, un indice supplémentaire leur est livré par une galaxie qui a survécu à l’appétit féroce d’un trou noir particulièrement actif. Mais pour combien de temps ?


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    Certains trous noirs sont plus actifs que d'autres. Ils sont réputés être insatiables. Engloutissant de la matière jusqu'à mettre fin à la vie de leur galaxie hôte. Et ne laissant derrière eux que ce que les astronomesastronomes appellent un quasar, l'un des objets les plus brillants de l'Univers. Mais des chercheurs de la Nasa se sont penchés sur le cas d'une galaxie qui semble survivre à l'appétit dévorant de son trou noir. Continuant à donner naissance à une centaine d'étoilesétoiles de la taille de notre SoleilSoleil chaque année.

    Ainsi, contrairement à ce que pensaient les astronomes, la croissance folle des trous noirs -- celle qui entraîne la matière dans un immense tourbillontourbillon avant de la faire se réchauffer et briller pour « exploser » en quasar -- ne stoppe pas instantanément la création d'étoiles. De quoi remettre en question les théories existantes sur l'évolution des galaxies. Et comprendre peut-être comment les galaxies massives sont apparues.

    La luminosité intense des quasars empêche généralement d’observer leurs galaxies hôtes. Pour contourner cette difficulté, les chercheurs de la Nasa ont travaillé sur la lumière infrarouge rayonnant de la poussière chauffée par le processus de formation des étoiles. Des données inédites obtenues grâce au projet SOFIA et à un télescope monté sur un avion, l’Observatoire stratosphérique pour l’astronomie infrarouge. © Carla Thomas, Nasa
    La luminosité intense des quasars empêche généralement d’observer leurs galaxies hôtes. Pour contourner cette difficulté, les chercheurs de la Nasa ont travaillé sur la lumière infrarouge rayonnant de la poussière chauffée par le processus de formation des étoiles. Des données inédites obtenues grâce au projet SOFIA et à un télescope monté sur un avion, l’Observatoire stratosphérique pour l’astronomie infrarouge. © Carla Thomas, Nasa

    Une phase précoce de la mort d’une galaxie

    C'est ce que les chercheurs appellent un quasar froid qui a été, pour la première fois ici, étudié dans le détail. CQ4479. Il est situé au cœur d'une galaxie qui évolue à plus de 5,25 milliards d'années-lumièreannées-lumière de nous. Ce quasar continue à se nourrir de la matière de sa galaxie hôte alors même que celle-ci continue à former des étoiles à partir d'un gazgaz froid que les chercheurs pensaient avoir nécessairement été expulsé par l'énergieénergie du quasar.

    « Cette galaxie défie les théories actuelles. Si cette croissance en tandem se poursuit, le trou et les étoiles qui l'entourent pourraient, en parallèle, tripler de massemasse avant que la galaxie atteigne finalement sa fin de vie », raconte Kevin Cook, auteur principal de l'étude, dans un communiqué de la Nasa. Un processus qui se joue sur une relativement courte période et qui pourrait correspondre à une sorte de phase précoce de la mort d’une galaxie. Les astronomes attendent maintenant le lancement du télescope spatialtélescope spatial James Webb dans l'espoir de découvrir comment les quasars affectent réellement la forme de leur galaxie hôte.