Une nouvelle moisson d’images de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko suivie de près par Rosetta dévoile davantage de détails sur sa structure binaire qui n’est pas sans évoquer un canard… Elles ont été agrégées en une animation qui montre la rotation de ce corps composé de glace et de poussières, avec lequel la sonde a un rendez-vous très attendu dans quelques jours.

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    Sur les images prises cette semaine (20 juillet) à une distance de 5.500 km, les plus grandes caractéristiques de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko (67P/C-G pour faire court, surnommée aussi Chury) commencent à être visibles dans le champ à angle étroit de la caméra Osiris.

    Deux heures séparent chacune des images de cette séquence, et la comète effectue une rotation sur elle-même toutes les 12,4 heures environ. Sa nature binairebinaire apparaît également sur les images qui n'ont pas été interpolées (processus qui permet d'atténuer la pixellisation). Le corps de roches et de glace d'environ 4 sur 3,5 km de diamètre a globalement été comparé à un canard en raison de sa forme évocatrice. Le changement de position de la bande noire au niveau du « cou » de la comète entre la deuxième et la troisième image est causé par une variation de l'éclairage, donc des ombres projetées sur le sol lors de la rotation de la comète.


    Les images de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko prises le 14 Juillet dernier par la caméra Osiris de Rosetta ont permis de modéliser sa forme en trois dimensions (3D). La rotation complète du noyau autour de son axe de rotation indiqué ici met l'accent sur la structure à double lobe observée par la sonde spatiale. © Esa, Rosetta, MPS pour Osiris, UPD, Lam, IAA, SSO, Inta, UPM, DASP, Ida

    L'une des zones du cou semble significativement plus claire que ses environs. Cette région qui apparaît le plus nettement sur la première image est peut-être due à des différences dans la composition de la surface ou de la taille des grains. Cela pourrait être, par exemple, un milieu glacé fraîchement exposé ou encore le résultat d'un resurfaçage. Il pourrait également s'agir d'un effet topographique.

    La raison pour laquelle cette région est plus lumineuse sera mieux établie ultérieurement, lorsque des images en haute résolutionrésolution et des données spectrales nous seront transmises. Rappelons que la sonde spatiale Rosetta (Esa) a rendez-vous (après des années de voyage), le 6 août prochain, avec cet astre qu'elle est chargée d'espionner tout au long de son périple autour du SoleilSoleil.