Sept jours de manifestations un peu partout pour découvrir le plus fascinant de nos organes : le cerveau. Cette Semaine du cerveau est aussi l'occasion d'aller à la rencontre des chercheurs... et de les aider financièrement grâce au Neurodon.

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    Schéma d'un dispositif de stimulation cérébrale profonde (modèle Activa, de marque Medtronic), avec le stimulateur et les deux électrodes dans le cerveau. © Medtronic

    Schéma d'un dispositif de stimulation cérébrale profonde (modèle Activa, de marque Medtronic), avec le stimulateur et les deux électrodes dans le cerveau. © Medtronic

    Comme chaque année au mois de mars, la Société des Neurosciences (une association regroupant des scientifiques d'universités, d'hôpitaux et de laboratoires publics ou privés) organise la Semaine du cerveau. Dans plusieurs pays d'Europe, elle donne une occasion unique de rencontres entre les chercheurs et le grand public. Simultanément, la Fédération pour la recherche sur le cerveau (FRC) met en place le Neurodon, campagne de recherche de fonds auprès du public.

    Cette année, le thème de la Semaine du cerveau est la stimulation cérébrale profonde. Mise au point en France dans les années 1990 par les professeurs Alim-Louis Benabid et Pierre Pollak, de l'Inserm (CHU de Grenoble), cette technique a constitué une percée thérapeutique pour la maladie de Parkinson et d'autres pathologies neurologiques comme les tremblements.

    Elle consiste à installer à demeure dans le cerveau deux fines aiguilles venant toucher deux petites structures en forme de haricot, les noyaux subthalamiques (ou sous-thalamiques), d'un centimètre de longueur pour une section de 6 par 3 millimètres. Un stimulateur, placé dans le thorax, envoie régulièrement de petites impulsions électriques. Utilisé uniquement pour certaines formes graves, ce procédé réduit considérablement les symptômes... même si l'on ne sait toujours pas très bien pourquoi il fonctionne...

    La découverte de ce phénomène est en partie due au hasard. En 1987, Alim-Louis Benabid et Pierre Pollak cherchaient à détruire une certaine région du cerveau (dans le thalamusthalamus) à l'aide d'électrodesélectrodes. Mais les chercheurs ont fortuitement découvert qu'un faible courant faisait cesser le tremblement du patient. Après cette observation, il faudra plusieurs années à l'équipe pour mettre au point une méthode fiable. La stimulationstimulation cérébrale profonde est depuis utilisée en France et dans de nombreux pays.

    Mais la compréhension du phénomène est encore loin d'être acquise et d'autres travaux sont aujourd'hui en cours pour préciser le mode d'action de ces stimulations électriques, qui inhibent, activent ou désynchronisent, au choix, le fonctionnement de groupes de neuronesneurones.

    Image du site Futura Sciences

    Carte des manifestations dans 17 villes françaises. Cliquez sur l'image pour afficher la page Web.
    © Société des neurosciences

    Rencontrer les neurosciences

    De grands progrès sont encore possibles, dans le traitement de la maladie de Parkinson mais aussi dans bien d'autres pathologies. Dans les noyaux subthalamiques, Luc Mallet et Jérôme Yelnik, de l'Inserm, en collaboration avec le Service hospitalier Frédéric Joliot du CEA, ont récemment mis en évidence un effet de la stimulation électrique sur le contrôle des émotions et même sur l'activité cognitive.

    Ce sont toutes ces avancées qui nous seront présentées durant la Semaine du cerveau. Des manifestations sont prévues dans une vingtaine de villes en France. Le programme est accessible sur le site de la Semaine du cerveau. On remarque notamment un exposition, conçue par le FRC et baptisée Le cerveau dans tous ses éclats. Elle présente des images du cerveau fournies par l'Inserm, obtenues en photographiephotographie ou en IRMIRM, et s'accompagne d'animations et de débats avec des chercheurs en neurosciences.