Le seuil des +2 °C de réchauffement mondial comparé à l'ère préindustrielle a été franchi le 17 novembre dernier : c'est une première, jamais une journée n'avait encore présenté un tel écart par rapport à la norme préindustrielle.


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    Alors que le seuil du +1,5 °C de réchauffement comparé à la norme préindustrielle a été franchi de nombreuses fois au cours de l'été, c'est désormais une autre étape symbolique qui a été atteinte ces derniers jours. Selon les calculs de Copernicus ECMWF, la journée du vendredi 17 novembre a présenté un écart de +2,06 °C comparé à la moyenne 1850-1900. Jamais un tel écart n'avait été atteint auparavant depuis le début des relevés. En comparaison avec une norme plus récente, la moyenne 1991-2020, cela représente +1,17 °C.  

    L'année se terminera avec un réchauffement moyen de +1,4 °C

    Est-ce que cela veut dire que le seuil limite du +1,5 °C fixé lors de l'Accord de Paris a été dépassé ? Non, car une seule journée à +2° C de réchauffement ne résume pas une année entière. Mais il s'agit tout de même d'une indication alarmante sur l'évolution du réchauffement climatique, avec une nette accélération en 2023. Aux conséquences des gaz à effet de serre sur l'atmosphère s'ajoute un autre facteur cette année : le phénomène climatique El NiñoEl Niño, dont les effets réchauffant sur la Planète se superposent à ceux du réchauffement climatique lié aux activités humaines. El Niño se renforce justement en novembre avant d'atteindre son pic d'intensité en décembre. Il est donc quasiment certain que d'autres journées présentant un réchauffement à +2 °C vont se produire ces prochaines semaines. En ce qui concerne la moyenne du réchauffement sur l'année 2023, les dernières estimations font état d'un écart global de + 1,3 à +1,4 °C, frôlant le seuil symbolique de +1,5 °C. 


    La Planète vient de battre son record absolu de chaleur

    Article de Karine DurandKarine Durand, écrit le 5 juillet 2023

    La Planète vient de connaître sa journée la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des relevés : tout d'abord ce mardi 4 juillet, mais le record a aussitôt été battu le lendemain, mercredi 5 juillet, avec une moyenne de plus de 17 °C au niveau mondial.

    La température moyenne à la surface du globe, relevée à 2 mètres de hauteur, s'est élevée jusqu'à 17,18 °C mercredi selon les données de l'Université du Maine - Climate Reanalyzer. Cela représente un écart de +1,64 °C comparé aux niveaux préindustriels, comme le montre ce graphique : la courbe verte est la moyenne 1850-1900, la courbe jaune la moyenne 1979-2022, la courbe rouge 2023 et la courbe bleue celle de la limite à +1,5 °C de réchauffement comparée aux niveaux préindustriels. 

    Ce n'est pas la première fois que le seuil symbolique du +1,5 °C de réchauffement a été battu lors d'une journée et cela ne signifie pas que l'objectif de l'Accord de Paris a déjà été brisé : celui-ci établi une limite de +1,5 °C moyennée sur une année entière, pas une seule journée. Mais la répétition du franchissement de ce seuil au niveau journalier inquiète de plus en plus.

    N'oublions pas que la moitié de la Terre est en plein hiver

    Une température d'environ 17 °C ne paraît peut-être pas si alarmante pour beaucoup, mais rappelons qu'il s'agit d'une moyenne au niveau mondial, et que la moitié de la Planète se trouve actuellement en plein hiverhiver. Avant ces 2 journées de juillet, le précédent record datait du 14 août 2016 : ce record s'était donc produit au cours de l'année la plus chaude jamais enregistrée. En comparaison, la valeur moyenne pour un début juillet tournait autour de 15,5 °C sur la période 1850-1900.