Pourquoi les moustiques jettent-ils leur dévolu sur certaines personnes plutôt que d’autres ? Et si la génétique était à l’origine de leurs préférences ? Une récente étude américano-britannique s’est penchée sur le sujet.

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    Se faire piquer par un moustiquemoustique peut s'expliquer par la génétique. Les différents composés chimiques volatils produits par le corps humain, comme l'odeur, et détectés par les insectesinsectes, font la différence. C'est ce que révèle une équipe de chercheurs britanniques et américains. Pour mieux comprendre ce qui rend un individu plus désirable aux yeuxyeux d'un moustique femelle, les scientifiques ont étudié 18 paires de vrais jumeaux (monozygotes) et 19 paires de faux jumeaux (dizygotesdizygotes).

    Pour les besoins de leur expérience, ils ont lâché les moustiques dans un tube en forme de Y relié aux mains de chacune des paires de jumeaux permettant ainsi aux insectes de choisir leur camp. S'ils étaient attirés par l'odeur de la main, les insectes s'y dirigeaient spontanément. Sinon, ils gardaient la liberté de voler ailleurs dans le tube.

    Leurs résultats ont été publiés dans la revue Plos One du 22 avril. Ils indiquent que, concernant les vrais jumeaux, les insectes étaient attirés autant par l'un que par l'autre. Le nombre de moustiques présents dans le tube était en revanche différent chez les faux jumeaux.

    On savait que les moustiques étaient attirés par un flux continu de dioxyde de carbone ainsi que par les odeurs corporelles. Depuis, les bactéries responsables de ces odeurs ont été plus spécifiquement ciblées, mais le bagage génétique de la victime d’une piqure semble aussi jouer un rôle. © James D. Gathany, DP

    On savait que les moustiques étaient attirés par un flux continu de dioxyde de carbone ainsi que par les odeurs corporelles. Depuis, les bactéries responsables de ces odeurs ont été plus spécifiquement ciblées, mais le bagage génétique de la victime d’une piqure semble aussi jouer un rôle. © James D. Gathany, DP

    Des moustiques qui préfèrent certains porteurs de gènes

    L'explication tient à la génétique. En effet, les odeurs corporelles des jumeaux monozygotes sont similaires, car ils partagent le même patrimoine génétique, notent les chercheurs. Les faux jumeaux ne partagent eux que 50 % de leur ADN. C'est ce qui a permis aux chercheurs de mettre en évidence l'importance des mécanismes génétiques en lien avec les comportements des moustiques et de leurs attraits pour piquer.

    Si l'échantillon étudié reste de petite taille, indiquent les auteurs de cette étude, les conclusions peuvent être intéressantes dans un cadre préventif notamment pour mettre au point des traitements annulant la production de cette odeur qui attire les moustiques. Des répulsifs naturels pouvant à terme remplacer les lotions chimiques.

    Ces résultats qui prennent en compte les variations génétiques sont d'autant plus encourageants que le moustique est un vecteur de nombreuses maladies graves comme la dengue, la malaria, le paludisme ou le chikungunya. Et avec le changement climatiquechangement climatique, les zones tropicales et intertropicales ne sont plus les seules touchées, des cas importés plus nombreux sévissant aujourd'hui en Europe.