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Le regard intimidé et méfiant des gens quand on leur dit qu'on fait de la physique théorique est une expérience de tous les jours, et m'attriste profondément. En effet l'apprentissage que la plupart d'entre nous a eu de la science à l'école est une série de formules arides et obscures, un langage inaccessible au plus grand nombre et déconnecté de leurs émotions et des leurs soucis. Pourtant la physique théorique est, d'abord et avant tout, une des plus puissantes approches interprétatives du réel. La physique théorique est un art, et comme tous les arts elle peut et elle se doit de parler à tout le monde. Les équations sont émouvantes comme des symphonies, évocatrices comme des tableaux, mais à la différence des autres arts, la physique se confronte sans arrêt avec le monde extérieur. Cette confrontation avec la donnée objective - le pouvoir prédictif de la science - est à l'origine de sa puissance inégalée et demande en même temps un exercice continuel de rigueur et d'humilité. La science est une inépuisable source de jouissance intellectuelle et une école de vie. C'est pour cela que la formation des jeunes vers la science et à travers la science est un enjeu essentiel dans notre société. Avec ses moyens limités et malgré le dévouement et la bonne volonté de tant de profs passionnés, l'école n'arrive malheureusement pas à transmettre aux nouvelles générations la fascination et le dynamisme d'une science vivante et à mesure d'homme, ayant pour but un progrès véritable et durable de l'humanité entière. En réduisant la science à la froideur ingrate d'immuables et arbitraires lois d'algèbre, au lieu de fournir un instrument puissant de liberté et de respect, l'école contribue à creuser un fossé odieux entre une élite brillante mais conservatrice et dogmatique, et le reste du monde. Des sites comme Futura-Sciences contribuent à soulever ce voile qui éloigne tant de jeunes gens des joies de la science. En reconnaissant à la science son coté ludique, de curiosité, d'invention et d'intuition, Futura-Sciences prépare une génération qui sera certainement meilleure de la précédente. La science est abordable, la science est rigolote, faire de la science – à n'importe quel niveau – donne bien plus de satisfactions que faire de l'argent : ne soyez pas intimidés par les sciences les jeunes, surfez sur le web et laissez vous porter !
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Biographie
Francesca Gulminelli est née à MilanMilan (Italie) en 1964.
Elle n'a eu aucune vocation précoce pour la physiquephysique.
Elle a suivi des études littéraires jusqu'au bac, ses meilleurs notes étaient en grec ancien et en philosophie, et elle s'est seulement ensuite approchée de la physique, surtout fascinée par la conception du réel apportée par les sciences exactes. Elle a fait ses études à l'Université de Milan, et soutenu sa thèse Mastaire en 1988.
A la suite d'une série de circonstances éminemment aléatoires, Francesca a déniché un contrat d'un an en tant que chercheur associé auprès d'un institut de recherche en physique nucléaire théorique rattaché à l'Université de Munich (LMU) en Allemagne.
Cette expérience lui a fait comprendre clairement que sa voie serait la recherche scientifique. Elle a donc obtenu une bourse de trois ans de l'Université de Milan pour préparer son travail de thèse doctorale, que elle a soutenu en 1992.
Cette thèse en co-direction entre l'Université de Milan et l'Institut National de Physique Nucléaire de Catane lui a fait voir pas mal de pays. Pas seulement elle a vécu à moitié temps entre sa Lombardie natale et la Sicile, à l'autre bout de l'Italie, mais aussi, encouragée par son directeur de thèse, Francesca a passé près d'un an en 1991 aux Etats-Unis, entre le laboratoire nationale NSCL dans l'état de Michigan et la Kent State University en Ohio.
L'expertise acquise dans ces quatre années de recherche en physique nucléaire théorique lui a permis d'obtenir entre 1992 et 1993 un contrat de recherche postdoctorale à l'Université de Giessen, en Allemagne, et ensuite une bourse de l'Union Européenne à l'Institut de Sciences Nucléaires de Grenoble (maintenant LPSC).
A Grenoble Francesca a appris la langue française, ce qui lui a permis d'être embauchée en 1994 comme enseignant chercheurenseignant chercheur (Maître de ConférencesMaître de Conférences) à l'Université de Caen, où elle travaille encore aujourd'hui.
Au cours des années ses intérêts de recherche se sont progressivement déplacés de la physique nucléaire vers la mécanique statistique des systèmes nanoscopiques et microscopiques, plus particulièrement leurs propriétés de transitions de phasestransitions de phases. La remarquable liberté intellectuelle reconnue aux chercheurs par les universités françaises, qui aujourd'hui est de plus en plus menacée par la volonté politique d'assujettir la recherche scientifique aux lois du marché, lui a permis de mener à bon cette évolution, utilisant ainsi ses capacités au mieux pour le progrès de la science.
Entre 2001 et 2003 elle a bénéficié d'une délégation au CNRS pour pouvoir se dédier entièrement à la recherche scientifique.
Ses travaux ont donné lieu à plus de 60 publications dans des revues scientifiques à comité de lecture, plusieurs articles de revue, et des nombreux cours et séminaires invités dans des écoles et conférences internationales.
Elle a été nommée à l'Institut Universitaire de France en 2003.
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