Laurent Schwartz est décédé le 4 juillet 2002 à l'âge de 87 ans des suites d'une courte maladie. Sa vie durant, il a mené des batailles sur de nombreux fronts avec la même détermination et la même persévérance.

"Je suis un mathématicienmathématicien." C'est par ces mots qu'il ouvre son autobiographie, mais quel mathématicien! L'oeuvre mathématique de Laurent Schwartz est considérable et le place parmi les grands du XXe siècle. Il n'a pas hésité à changer de domaines d'étude plusieurs fois dans sa carrière, passant de l'analyse aux probabilités pour la dernière partie de sa vie. Son rayonnement mathématique fut immense, au point que très souvent des mathématiciens rencontrés dans les pays du monde les plus divers m'ont demandé de lui transmettre leurs amitiés respectueuses.

Sa théorie des distributions est bien entendu ce qui l'a rendu célèbre et lui a notamment valu d'être le premier Français à recevoir la médaille Fields en 1950. Mais il ne faut pas oublier que plusieurs objets mathématiques portent son nom comme les espaces S de fonctions (les fonctions réelles d'une variable réelle indéfiniment différentiables tendant vers 0 à l'infini ainsi que toutes les dérivées).

Dans son combat pour moderniser l'École polytechnique, la création en 1966 du Centre de mathématiques joue un rôle à part. Une fois de plus c'est le soutien du Général commandant l'Ecole, le général Mahieux, qui lui a permis de franchir une étape importante dans la présence de la recherche sur le site de l'École. Louis Michel, qui, de son côté, venait de créer le Centre de physiquephysique théorique, l'a aussi beaucoup aidé ce qui a fait naître entre eux une amitié très forte et des relations scientifiques intenses entre les deux centres qui ne se sont affadies que récemment.