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    Il reste désormais moins de cent jours avant le début des Jeux olympiques de Paris. Alors que de nombreux athlètes se préparent depuis des années pour tenter de décrocher l'or olympique, nombre d'entre eux ont adopté une nouvelle approche pour améliorer leurs gestes techniques, celle de la réalité virtuelleréalité virtuelle. Mais en quoi la réalité virtuelle peut-elle devenir un partenaire d'entraînement idéal pour les athlètes de haut niveau ? 

    La montée en puissance de la réalité virtuelle dans le sport de haut niveau

    Depuis une dizaine d'années maintenant, la réalité virtuelle a fait sa place dans le monde du sport professionnel. Grâce à des avancées technologiques significatives, la réalité virtuelle offre désormais des simulations de plus en plus réalistes, qui peuvent reproduire quasi à l'identique les conditions de différents événements sportifs. Aux Etats-Unis, la réalité virtuelle est utilisée depuis plusieurs années, par plusieurs fédérations sportives, notamment celle du baseball et du football. Grâce à des équipements de pointe, les joueurs peuvent ainsi visionner leurs matchs ou leurs entraînements de manière immersive et personnalisée. En Europe et en France, la réalité virtuelle est elle aussi de plus en  plus utilisée, et ce dans de très nombreux sports. Danse, escalade, tir à l'arc, football, athlétisme, tennis, boxe, on ne compte plus les sports qui utilisent la réalité virtuelle.

    Quels sont les avantages de la réalité virtuelle pour les sportifs olympiques ?

    • L'un des principaux avantages de la réalité virtuelle est qu'elle permet de recréer des situations de jeux ou d'ambiance réalistes. On le sait, répéter cent fois les mêmes gestes à l'entraînement est une chose, faire les bons gestes le jour de la compétition en est une autre. La réalité virtuelle permet ainsi aux sportifs de recréer une ambiance comme celle qu'ils pourraient avoir le jour J. Cette gestion du stress et de la pressionpression influe énormément sur les résultats sportifs. C'est pourquoi la réalité virtuelle est utilisée afin d'anticiper et maîtriser au mieux ses émotions le jour d'une compétition. 
    • Autre avantage de la réalité virtuelle, la possibilité qu'elle offre aux sportifs d'analyser leurs gestes et performances, et d'apporter des améliorations instantanées grâce à des données précises. Sachant qu'un titre olympique peut se jouer à quelques millièmes ou centimètres près, la réalité virtuelle va permettre aux sportifs d'améliorer leurs performances et de s'approcher du geste parfait pour tenter de remporter une médaille aux JO de Paris 2024.
    • La réalité virtuelle joue également un rôle dans la santé physiquephysique des athlètes. En effet, elle permet de répéter une action à plusieurs reprises tout en limitant la fatigue musculaire et le risque de blessures.

    Quelles sont les applications concrètes de la réalité virtuelle dans les sports olympiques ?

    Plusieurs sports olympiques utilisent la réalité virtuelle en vue de la préparation des athlètes aux JO de Paris 2024. En voici quelques exemples.

    • Athlétisme : la VR est particulièrement utilisée pour les courses de relais. Grâce à un casque et des capteurscapteurs posés sur le corps, le coureur se retrouve en situation de course via un avataravatar qui arrive derrière lui en courant pour le passage de témoin. En quelques foulées, l'athlète doit réagir et partir au bon moment pour perdre le moins de temps possible lors de cette étape. C'est là que la réalité virtuelle joue un rôle important car elle va permettre de récolter de nombreuses données pour améliorer le geste et gagner du temps si précieux dans ce genre de course. Dans cette quête du geste parfait, la fédération française d'athlétisme peut s'appuyer sur les chercheurs du projet REVEA (Optimisation de la Performance grâce à la Réalité Virtuelle), spécialisés dans l'utilisation de la VR chez les sportifs de haut niveau.
    • Football : de nombreux clubs de foot utilisent la réalité virtuelle, notamment pour leur gardien de but. C'est le cas notamment du Stade Rennais qui, en collaboration avec MimeTIC, basée au centre Inria RennesRennes Bretagne - Atlantique, utilise la réalité virtuelle pour améliorer la lecture du jeu et permettre au gardien d'anticiper le mouvementmouvement des joueurs et la trajectoire des ballons.
    • Boxe : Inria intervient aussi pour la boxe. La réalité virtuelle va permettre aux boxeurs d'anticiper les attaques de l'adversaire, de travailler la garde, sans prendre de coups réels. De quoi parfaire son entraînement sans risquer de se blesser avant le début des Jeux olympiques de Paris.
    • Escalade : en escalade, les entraîneurs vont utiliser la réalité augmentée, c'est-à-dire qu'ils vont s'aider d'un avatar 3D qu'ils vont superposer sur la vidéo de l'entraînement ou la performance du grimpeurgrimpeur. Cela va permettre de visualiser et d'améliorer la position du corps et les mouvements biomécaniques. Les données recueillies vont être utiles pour mesurer la régularité, améliorer une performance, ou encore évaluer la motricité du corps.
    La réalité virtuelle est utilisée dans plusieurs disciplines de l'athlétisme, et notamment la course en relais afin d'optimiser les passages de témoin entre coureurs. © sports photos, Adobe Stock.
    La réalité virtuelle est utilisée dans plusieurs disciplines de l'athlétisme, et notamment la course en relais afin d'optimiser les passages de témoin entre coureurs. © sports photos, Adobe Stock.

    Jeux olympiques : quelles sont les limites de la réalité virtuelle ?

    Bien que de plus en plus utilisée dans quasiment toutes les disciplines sportives, la réalité virtuelle enregistre cependant certaines limites.

    La réalité virtuelle nécessite expertise et encadrement

    La réalité virtuelle ne remplace pas l'entraînement. En effet, même si elle tend à améliorer les performances des athlètes, la réalité virtuelle ne montre pas le geste parfait à reproduire à l'identique le jour d'une compétition. Plusieurs facteurs entrent en jeu, la condition physique bien sûr, mais aussi la condition mentale, les conditions climatiques, et la gestion du stress et des émotions. La réalité virtuelle ne garantit pas la victoire finale mais elle permet d'obtenir toute une série d'informations complémentaires pouvant être utiles dans l'amélioration de la performance des sportifs olympiques. Or pour pouvoir profiter au mieux des données recueillies, il faut savoir les interpréter. La réalité virtuelle nécessite donc la présence d'experts, afin de concevoir des programmes d'entraînement efficaces et récolter des informations précises et utiles.

     La réalité virtuelle : une technologie coûteuse et limitée

    Malgré son fort développement, la technologie de réalité virtuelle peut s'avérer coûteuse pour certaines fédérations sportives ou certains athlètes individuels. Elle fait naître ainsi un désavantage supplémentaire entre des pays ou fédérations qui peuvent investir dans une telle technologie et d'autres qui ne peuvent pas. Par ailleurs, bien que les technologies de VR aient énormément progressé, elles comportent certaines limites techniques, que ce soit en termes de réalité visuelle, de suivi des mouvements, de perception visuelle ou encore de sensations tactiles. Il n'est par ailleurs pas possible d'équiper tous les sportifs d'un club, cela coûterait trop cher en termes d'investissement.

    La VR et la fatigue visuelle

    La réalité virtuelle n'est pas forcément possible pour tout le monde. Certains sportifs peuvent ressentir des nausées, des vertiges ou de la fatigue visuelle à cause de l'utilisation de casques de réalité virtuelle. Il faut donc l'utiliser avec parcimonie, au risque de devoir raccourcir les séances d'entraînement avec utilisation de la VR, et donc de ne pas tirer profit de tous les avantages qu'elle peut apporter.