Dans notre société de consommation, nos objets sont devenus jetables. Des dizaines de millions de tonnes d’appareils électroniques partent ainsi chaque année au rebut dans le monde. Dans l’espoir de changer nos habitudes, des chercheurs ont imaginé une montre qui ne fonctionne que si vous la nourrissez. Une montre… vivante !
au sommaire
On achète un portable. Et on le jette dès qu'il fonctionne moins bien ou qu'un nouveau modèle arrive sur le marché. Même si entre-temps, il était présent à nos côtés, jour et nuit, à chaque instant de notre vie. C'est comme ça que marche notre société de consommation. C'est comme ça que la quantité de déchetsdéchets que nous produisons augmente à une vitessevitesse de plus en plus folle. Nous en sommes désormais arrivés, dans le monde, à 40 millions de tonnes de déchets électroniques par an.
Et c'est dans l'espoir de changer les choses, d'éveiller les consciences, que des scientifiques de l'université de Chicago (États-Unis) ont mis au point une montre révolutionnaire. Comme beaucoup d'autres, elle donne l'heure - un minimum, pour une montre - et elle mesure la fréquence cardiaque de celui qui la porteporte. Mais ce que cette montre a de particulier, c'est qu'elle est... vivante !
Créer un lien avec nos objets
Oui, vous avez bien lu. Cette montre est vivante. En son cœur, il y a un blob. Vous savez ce drôle d'organisme qui ne ressemble à aucun autre. Ni animal, ni plante, ni champignonchampignon. Juste un blobblob. Un Physarum polycephalum. Un être unicellulaire réputé pour sa croissance rapide et ses étonnantes capacités à trouver son chemin dans un labyrinthe. Ainsi, lorsque le porteur de la montre le nourrit correctement - avec de l'eau et de l'avoineavoine-, le blob se charge de fermer un circuit électrique qui active la fonction de monitoring de la fréquence cardiaque.
Et qu'arrive-t-il si le porteur de la montre néglige son blob ? Rien de bien grave. Celui-ci se plongera simplement dans un état de dormance, dont il pourra ressortir dès qu'il sera de nouveau nourri. Même si cela n'arrive que plusieurs mois plus tard. Pourtant, les personnes qui ont testé le fonctionnement de cette montre vivante le racontent. Ils s'y sont attachés et ont éprouvé de la tristesse lorsque les chercheurs leur ont demandé d'arrêter d'en prendre soin. Une manière de montrer qu'en modifiant la façon dont les objets sont conçus, il peut être possible de susciter l'envie d'en prendre soin ou de les réparer lorsqu'ils sont abîmés au lieu de simplement les jeter...