Pour la première fois dans l'histoire de l'astronomie, des scientifiques ont observé la formation d'un anneau de débris autour d'un pulsar, consécutivement à l'explosion d'une supernova. Cette découverte apporte la preuve que des planètes peuvent naître des cendres d'une étoile.

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    Vue d'artiste de l'anneau de débris en orbite du pulsar <br />(Crédits : NASA/JPL-Caltech)

    Vue d'artiste de l'anneau de débris en orbite du pulsar
    (Crédits : NASA/JPL-Caltech)

    Rien n'échappe aux yeuxyeux infrarouges du télescope spatial Spitzertélescope spatial Spitzer. Dernièrement, il a enregistré la lueur d'un disque ardent de poussières en rotation autour d'une "étoile morte" - le pulsar 4U 0142+61, située à 13 000 années-lumière de la Terre. Cet anneau de débris, en orbite à 1.6 million de kilomètres du pulsar, est constitué des vestiges d'une supernova et contient l'équivalent de dix massesmasses terriennes de matériaux.

    Deepto Chakrabarty, Zhongxiang Wang et David Kaplan, de l'Institut technologique du Massachusetts, présentent aujourd'hui leurs travaux dans la revue Nature, et expliquent que l'observation d'un disque de débris autour d'une étoile morte, à même d'être le siège de formations utlérieures de planètes par accrétionaccrétion de matièrematière, est une première dans l'histoire de l'astronomie. En effet, en 1992, des chercheurs avaient déjà détecté la présence de trois planètes autour d'un pulsar (le vestige d'une supernova après explosion), et avaient pu prouver de manière indirecte qu'elles étaient nées des cendres d'une étoile. Mais nul n'avait encore été en mesure de contempler un tel anneau de débris.

    Cette découverte est de la plus haute importance, car elle démontre que le processus de formation des planètes n'est pas réservé au voisinage des jeunes étoiles, mais est universel. Des astresastres peuvent naître des cendres des supernovaesupernovae, et créer des systèmes planétaires des plus exotiquesexotiques, où les corps célestes tournoient autour d'un pulsar et sont baignés d'intenses radiations : « Les planètes y sont très inhospitalières à la vie, c'est plutôt Tchernobyl que Malibu ! » illustre l'astronomesastronomes Charles Beichan de la NASANASA.

    Cette entrée de Spitzer dans l'intimité d'une étoile à l'agonie devrait également permettre de mieux comprendre les mécanismes d'accrétion, ou d'agglomération de matière, donnant naissance aux planètes. Aucun astre de ce type n'a encore été détecté dans le disque, mais les astronomes sont convaincus que tous les éléments y sont réunis pour assister à l'émergenceémergence de planètes.

    Espérons que Spitzer nous fera partager cet événement exceptionnel : une planète naissant des cendres d'une étoile...