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Alain Gioda

Alain Gioda

Historien du climat

1955 -

« Comme s'il restait ici des livres en dehors des miens !» mis dans la bouche de José de Francia, président-dictateur du Paraguay, par Augusto Roa Bastos, une phrase à méditer alors que le travail historique à partir de l'écriture montre, à l'inverse, qu' « il y a des morts plus vivants que les vivants » (d'après le poète portugais Pessoa). A Futura-Sciences, un portail de qualité que j'avais déjà remarqué à la fin de 2004… bien avant que ses animateurs ne notent mes travaux qu'au début 2006 ! Futura-Sciences : son originale et belle histoire typiquement « bottom up » c'est-à-dire née d'une idée d'un étudiant et pourtant, dès ses débuts, un site à l'aspect et au contenu professionnels.

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Biographie

Mon métier, historienhistorien du climatclimat de l'UMR Hydrosciences à Montpellier.

Dans l'UMR Hydrosciences dans laquelle j'évolue à Montpellier j'étudie l'histoire du climat sud-américaine, étant responsable de ce pôle dans le projet de l'IBGP (International Geosphere-Biosphere Programme) appelé LOTRED-PAGES (PAst Global ChangES)

-- Mon institut d'appartenance, l'IRD, spécialisé en Recherche pour le Développement) 

-- Une vidéo et un site avec des liens faits par l'IRDIRD Sud de la France.

Ma cueillette de titres et diplômes

-- Docteur en géographie (3e cycle) de l'Université de Nice avec une thèse sur les « Effets géomorphologiques des crues dans la haute vallée du Pô en amont de Turin
-- Diplômé en Etudes Approfondies en sciences de l'eau et géologiegéologie de l'Université Pierre et Marie CurieMarie Curie de Paris
-- Diplômé en hydrologiehydrologie de l'ancien ORSTOM
-- Habilité à Diriger les Recherches en géographie, un diplôme de l'Université de Montpellier 3 avec un document intitulé « De l'hydrologie de terrain à l'histoire du climat des pays du Sud ».
-- Prix Ushuaïa 1993 de la Fondation Nicolas HulotNicolas Hulot
-- Personne-ressource en histoire du climat auprès de l'Unesco (Programme Hydrologique International), l'OMM (Programme Climatologique Mondial) et de l'ICA (Conseil International des Archives)
-- Membre-expert coopté de l'Union Mondiale de la Nature (UICNUICN-France) et du Comité National Français de GéodésieGéodésie et Géophysique (CNFGG), branche Sciences Hydrologiques
-- Membre correspondant de l'Académie Royale des Sciences d'Outre-Mer de Belgique, Section Sciences Techniques

Un cosmopolite ? En tout cas par monts et par vaux

-- 1976-78 En Italie, allocataire du Ministère des Affaires Etrangères Italien, Département de Géologie, Faculté de Sciences, Université de Turin
-- 1979 Chercheur au CNR (CNRS italien), IRPI (institut étudiant les crues et glissements de terrain), toujours à Turin
-- 1980-81 en Nouvelle-Calédonie, volontaire à l'assistance technique ou service civil comme hydrologue au centre ORSTOM de Nouméa
-- 1981-82 en région parisienne, élève ORSTOM au Centre ORSTOM de Bondy en rapport avec le Centre de Recherche de la MétéorologieMétéorologie Nationale (CNRM) de Trappes
-- 1982-85 en Côte d'Ivoire, élève ORSTOM puis chercheur (ORSTOM, Abidjan) ; - 1985-86 au Niger, chercheur (ORSTOM, Niamey) ; - 1986-94 à Montpellier, toujours à l'ORSTOM, avec des missions aux Canaries et en Ukraine autour de l'eau du brouillardbrouillard et de la roséerosée; - 1995-2001 en Bolivie, chercheur au SENAMHI (Service Météorologique et Hydrologique de Bolivie) de Cochabamba.
-- 2001-2006 à Montpellier, chercheur IRD rattaché à la Maison des Sciences de l'Eau (Université de Montpellier 2 - Montpellier) et, depuis 1998, coordinateur du projet ARCHISS (Archival Climate History Survey ou Enquête archivistique du climat) de l'UNESCO, OMM (Organisation Météorologique Mondiale) ICA (Conseil International des Archives) pour l'Amérique Latine et les Caraïbes. Se sont succédées entre autres depuis 2003, des missions en Equateur, à la Bibliothèque Historique des Jésuites au Vatican et en Angleterre, au Climatic Research Unit (CRU) de l'Université de East Anglia à Norwich ; - 2006 - Animateur du projet international PAGES (Past Global Changes) en histoire du climat sud-américain avec deux missions en 2006 aux Archives des Indes en Espagne et en Argentine http://www.pages.unibe.ch/science/initiatives/lotred-sa/index.html

Je parle beaucoup

en français, anglais, espagnol (8 années de travail en Amérique latine) et italien (4 années à Turin).

Où me lire facilement

٭GIODA (A.), ACOSTA B. (A.), FONTANEL (P.), HERNANDEZ M. (Z.), SANTOS (A.) 1992 - L'arbrearbre fontaine. La Recherche, décembre, n°249 : 1400-1408
http://museum.agropolis.fr/pages/savoirs/capture_eau/

٭BEYSENS (D.), GIODA (A.), KATIUCHIN (E.), MILIMUK (I.), MOREL (J.-P.), NIKOLAYEV (V.) 1996 - Les puits de rosée, un rêve remis à flots. La Recherche, mai, n°287 : 30-33.
٭GIODA (A.) 1999 - Brève Histoire de l'eau. Nature & Ressources, vol. 35, n°1 : 42-48.
http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_7/b_fdi_55-56/010021862.pdf
٭GIODA (A.), PRIETO (M. R.) 1999 - Histoire des sécheressessécheresses andines : Potosi, El NiñoEl Niño et le Petit Age Glaciaire. La Météorologie, 8e série, n°27 : 33-42.
٭GIODA (A.), SERRANO (C.) 1999 - L'argentargent de l'ancien Pérou. Pour la Science, mai, n°259 : 42-47.
٭GIODA (A.), HUMALA-TASSO (K.) 2000 - Cardenas et les tuberculestubercules des Andes. Pour la Science, janvier, n°267 : 10-13.
٭GIODA (A.), ROUX (J.-C.) 2002 - D'Orbigny aux temps de l'indépendance sud-américaine. Pour la Science, juin, n°296 : 68-74.
٭GIODA (A.) 2003 - The ARCHISS (Archival Climate History Survey) project. CIFEN-OMM, Taller DARE (DAta REscue), Guayaquil, Ecuador, 31 de marzo-4 de mayo.
http://www.wmo.int/pages/prog/wcp/wcasp/meetings/documents/FinalReport_Guayaquil_April2003_E.pdf
Lista de las conferencistas sur le site.
٭GIODA (A.), JOMELLI (V.), RABATEL (A.), DEMAREE (G.) 2004 - Petit Age de Glace, lichens et archives religieuses. Pour la Science, janvier-mars, Dossier n°42 : 100-103. http://museum.agropolis.fr/pages/savoirs/climat/climat.htm

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métier

Mon métier, chemin faisant vers l'histoire du climat C'est une spécialisation que j'ai acquise en autodidacte avec la complicité de nombreux Collègues. En fait, plus précisément, c'est un domaine qui correspond à un triangle dont un premier côté serait les sciences de l'eau, le second, l'histoire et le dernier, l'écologie. Il fait donc la part belle aux techniques traditionnelles respectueuses du développement durable et j'ai essayé aussi de valoriser en coopération le travail de mes partenaires du Tiers Monde qui reste encore sous-évalué. Vous avez vu dans ma biographie que j'ai souvent changé de maisons et de continents et que j'essaie toujours de nouvelles directions, d'aller ailleurs jusqu'aux bouts du monde et donc d'avoir l'esprit ouvert même si, au fil du temps, je me suis quelque peu spécialisé en résolution d'énigmes scientifiques et, en montant des équipes à géométrie variable, autour de problèmes bien identifiés. Toujours, je crois que j'ai aimé l'aventure scientifique dès tout petit car je l'ai vite côtoyée par mes nombreuses visites avec ma mère au Musée Océanographique et au Jardin Exotique de Monaco (comme les courses du Grand Prix et le casino !) et au bien plus modeste Musée Barla de Nice avec ses fossiles, oiseaux naturalisés et bocaux où baignaient dans le formol des animaux fabuleux. Les voyages ont aussi toujours scandé ma vie avec un père toujours sur les trains, ma mère à droite et à gauche y compris à l'étranger avec ses équipes de basket de Nice et Monaco, un oncle en Indochine puis en Algérie, les lectures des écrivains cosmopolites tel Somerset Maugham et la rencontre quotidienne d'étrangers sur la Côte d'Azur. Puis, à peine adolescent, je chassais les papillons autour de notre maison de famille dans les Alpes du Mont Viso, du côté du Piémont, avant de rejoindre l'Association des Naturalistes des Alpes-Maritimes qui m'initia la découverte de localités éloignées à la recherche d'espèces rares. C'était le temps de l'insouciance car presque tous ces insectes sont aujourd'hui en voie de disparition et les collectionneurs en ont rayé bien de la carte. Dans mon cas, j'ai surtout marché sous des soleils de plomb. Ensuite, entre 17 et 21 ans, ce fut le temps de la moto verte avec une petite machine de trial, toujours par monts et par vaux dans les causses (les « baous ») des Préalpes et là aussi un plaisir obsolète car plus du tout à la mode chez les écologistes. Tant est si bien que je pris la direction d'études en géographie achevées entre 1976 et 1980 à Turin avec l'histoire des crues en Italie du Nord depuis 1801, en espérant décrocher un travail de terrain au contact de la Nature et d'aller au loin et outre-mer. Trente ans plus tard, ma tâche peut se résumer à reconstruire un casse-tête à savoir rebâtir une part de l'histoire du climat sud-américain à partir des documents primaires c'est-à-dire ceux écrits sur place par les personnes ayant vécu des aléas climatiques qu'il décrivent tout en demeurant ou ayant demeuré longuement aux Amériques. Dans l'UMR Hydrosciences dans laquelle j'évolue à Montpellier j'étudie l'histoire du climat sud-américaine, étant l'animateur, avec une Collegue argentine, de ce pôle dans le projet de l'IBGP (International Geosphere-Biosphere Programme) appelé LOTRED-PAGES (PAst Global ChangES). Aussi vais-je depuis 1995 au bout du monde recherchant les archives des plus hautes cités et des paroisses andines et celles des déserts bolivien et péruvien. www.hydrosciences.fr
http://www.igbp.kva.se/
http://www.pages-igbp.org/workinggroups/lotred-sa/people-projects Toutefois, entre 1976 et 1986 avant d'en arriver là, j'ai fait du terrain, beaucoup de terrain : mesures hydrologiques lors des crues alpines et lors d'un cyclone en Nouvelle-Calédonie, études préliminaires des ressources en eau pour des barrages hydro-électriques, hydrologie urbaine dans les égouts à ciel ouvert d'Abidjan, campagne de simulations de pluie en savane et au Sahel, traçage au colorant des cours d'eau de la forêt équatoriale dans le cadre de la lutte contre l'onchocercose (une maladie tropicale)… jusqu'à tomber malade au Sénégal en 1986. Ce temps de repos obligatoire a fait que j'ai pu réfléchir à ce que je voulais faire à la reprise du travail. J'ai certes achevé les études entreprises mais, pour l'orientation des nouvelles, j'ai été réceptif aux demandes de collaboration des scientifiques du Sud qui sont, à l'IRD, nos partenaires. Et leur histoire et donc la réappropriation de leur passé technologique, sa restauration et la valorisation de leur savoir-faire sont des choses essentielles à leurs yeux face au rouleau de la modernisation et de l'uniformité.