Stromboli est connu pour son activité permanente, avec des explosions toutes les trois à dix minutes en général. Mais, vendredi dernier, une explosion plus importante s’est produite, justifiant ainsi l’interdiction d’accès au sommet du volcan, ce qui impacte grandement l’activité économique de l’île. Alors, cette interdiction va-t-elle durer ?  


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    Vendredi dernier, à 16 h 43 heure locale, une séquence d'explosions plus intenses que la normale s'est produite au niveau de certaines bouches de la plateforme cratérique de Stromboli. L'amplitude du signal sismique produit et la déformation du sol associée permettent de classer cet événement comme une explosion majeure, tout comme le panache de cendres qui s'est élevé de quelques centaines de mètres de haut au-dessus du cratère. Des projections sont retombées sur le sommet, mais aussi dans la végétation, ce qui a généré des incendies modestes.

    L'explosion du 13 mai 2022 vue en imagerie thermique. © INGV

    L'explosion du 13 mai 2022 vue depuis le bord de la Sciara del Fuoco, où les retombées ont formé des éboulements jusqu'à la mer. ©Laboratorio di Geofisica Sperimentale LGS

    Quelques explosions majeures se produisent chaque année et, depuis l'explosion du 3 juillet 2019 qui a fait une victime, le sommet du Stromboli est interdit d'accès. Celui-ci était jusqu'alors fréquenté par de nombreux touristes chaque année qui venaient profiter de cette activité volcanique spectaculaire. Or, l'économie de l'île est aujourd'hui largement dépendante de cette activité touristique : la fermeture du sommet est donc problématique, bien que nécessaire.

    L'enjeu est ainsi de trouver des signaux précurseurs à ces explosions majeures, s'il y en a. Et si la sismicité et la déformation du volcan ne montrent pas de changements particuliers avant ces événements, ces explosions se produisent dans des périodes où le rapport CO2/SO2 est élevé. Or, le dioxyde de carbone est un gazgaz qui se libère à plus grande profondeur que le dioxyde de soufresoufre : un rapport élevé peut ainsi indiquer une arrivée d'un magmamagma profond et plus riche en gaz dans le système magmatique du volcan. La probabilité d'explosion majeure serait donc plus importante lorsque ce rapport CO2/SO2 est élevé...

    Le suivi de ce rapport peut donc être un motif d'espoir pour ceux qui espèrent une réouverture du sommet, même si cela demande à être vérifié. Et s'il s'avère que l'on peut réellement s'y fier, il n'est pas certain que les autorités osent rouvrir l'accès à ce point de vue qui, en conséquence, devrait demeurer désertdésert encore quelques temps...