Tous les animaux du monde en ont. Des cils. De minuscules poils très utiles à certaines de nos cellules. Tous les animaux. Sauf les vers capillaires. Décidément de bien étranges parasites…


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    Il existe, dans notre monde, tout un tas de créatures étonnantes. Parmi elles, celles que les chercheurs appellent les vers capillaires. Ils ressemblent à des spaghettis de quelques centimètres de long. Ce qui a fait jusqu'ici leur réputation, c'est que ces parasites ont l'étrange habitude de contrôler l'esprit de leurs hôtes. Ils peuvent leur faire faire des choses qu'ils ne feraient pas autrement.

    Pour mieux comprendre comment les vers capillaires en sont arrivés là, des chercheurs du Field Museum de Chicago (États-Unis) ont séquencé leur génomegénome. C'est ainsi qu'ils viennent de faire une découverte encore plus bizarre à leur sujet. Il leur manque environ 30 % de gènesgènes. Des gènes responsables du développement des cilscils, les structures ressemblant à des cheveux et présentes dans au moins certaines des cellules -- les queues de nos spermatozoïdesspermatozoïdes, par exemple -- de n'importe quel animal au monde. Et même chez des plantes et des champignons.

    Pourquoi ces vers ont-ils perdu ces gènes ?

    Les chercheurs avaient bien noté que les vers capillaires semblaient manquer de cils. Mais leurs observations ne pouvaient pas jusqu'ici être considérées comme une preuve définitive. Maintenant que l'équipe a découvert que ces drôles de vers ne présentaient pas les gènes nécessaires au développement de ces cils, le débat est tranché.

    Les chercheurs soulignent aussi que le fait que la caractéristique soit présente -- ou absente, c'est selon... -- aussi bien chez les vers d'eau douce que chez ceux d'eau salée montre que le changement évolutif a dû se produire dans un passé lointain. Mais pour quelle raison ? Les chercheurs l'ignorent encore. Ils remarquent pour l'heure simplement que les parasites, de manière générale, manquent de nombreux gènes. Le résultat, sans doute, de leur dépendance à leurs hôtes. Des travaux sur les génomes d'autres parasites contrôleurs d'esprit pourraient toutefois aider à démêler les fils du mystère.