Dimanche dernier, lors de son premier match contre le Honduras, l’équipe de France de football a étrenné une nouvelle méthode d’arbitrage vidéo. La cage et la zone de pénalty sont surveillées par des caméras à haute vitesse. Chaque but est repéré et annoncé sur la montre de l'arbitre. Explications.

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    Coupe du monde de football, match France-Honduras, 48e minute. L'attaquant français Karim Benzema effectue une reprise de volée. Le ballon frappe le poteau latéral de la cage adverse avant d'être rattrapé par le gardien qui pense l'avoir empêché in extremis de franchir la ligne de but. Pourtant, dans la seconde qui suit, l'arbitre confirme le but. Une séquence vidéo diffusée quelques instants plus tard sur les écrans du stade apporte la preuve visuelle grâce à une reconstitution en 3D qui permet de voir que le ballon a bien passé la ligne de but.

    C'est la première fois que ce nouveau système d'arbitrage vidéo, nommé Goal-line ou ligne de but, servait lors de la Coupe du monde. Le système a été développé par la société allemande GoalControl. Il repose sur deux modules, le GoalControl-4D et GoalControl Replay. GoalControl-4D se compose de 14 caméras haute vitessevitesse (500 images/seconde) qui sont disposées autour des zones de pénalty au niveau du toittoit du stade. Chaque zone est couverte par sept caméras qui filment en permanence. Les images sont transmises par une liaison à haut débit en fibre optique à un système informatique composé de deux serveurs qui stockent et analysent ces données en appliquant une série de filtres.

    Avec Goal-line, l’arbitre porte une montre connectée avec le système d’analyse GoalControl-4D. Si le ballon passe la ligne de but, un signal radio protégé par chiffrement est envoyé depuis les serveurs. La montre émet une vibration et affiche le mot<em>« goal »</em> sur l’écran pour confirmer le but. © GoalControl

    Avec Goal-line, l’arbitre porte une montre connectée avec le système d’analyse GoalControl-4D. Si le ballon passe la ligne de but, un signal radio protégé par chiffrement est envoyé depuis les serveurs. La montre émet une vibration et affiche le mot« goal » sur l’écran pour confirmer le but. © GoalControl

    Le but est confirmé en une seconde

    Le travail du logiciel d'analyse d'images est de retirer les éléments présents sur le terrain, en l'occurrence les joueurs et l'arbitre, afin de ne conserver que le ballon. Une fois ce dernier isolé, le système GoalControl-4D calcule en temps réel sa position en 3D (axes x, y et z), avec une précision de 5 millimètres, et sa vitesse. L'analyse est complètement automatisée, mais un opérateur peut suivre la procédure sur un écran. Si le ballon franchit complètement la ligne de but, un signal sans fil chiffré est envoyé en moins d'une seconde sur la montre connectée que porteporte l'arbitre. Celle-ci émet une vibrationvibration et son écran affiche le mot « goal » pour confirmer qu'un but a été inscrit.

    Dans le cas de situations confuses, comme ce fut le cas pour le deuxième but français, l'autre système, GoalControl Replay, entre en lice pour apporter immédiatement une preuve visuelle aux spectateurs. Il récupère les informations du GoalControl-4D et reproduit une scène virtuelle en 3D en montrant le ballon franchissant ou non la ligne de but sous plusieurs angles. Goal-line a reçu l'agrément de la Fifa pour cette Coupe du monde et le système a été installé dans les 12 stades brésiliens où se jouent les matchs. Un test grandeur nature avant, peut-être, d'étendre cette technologie à d'autres compétitions de football.