Sur le Plateau antarctique, les chercheurs en hivernage à la station scientifique franco-italienne de Concordia sont plongés dans une longue nuit depuis plusieurs mois. Le 18 juillet dernier, une magnifique aurore polaire est venue leur masquer les étoiles, pendant quelques heures.

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    Lorsqu'on évoque les aurores polaires, on pense aux superbes images prises depuis le pôle Nord et les régions limitrophes comme le Canada ou le nord de l'Europe. C'est là, en effet, que de nombreux Terriens peuvent admirer les draperiesdraperies aurorales, fruit de l'excitation des atomes d'oxygène et d'azote de notre atmosphèreatmosphère par les électrons solaires projetés au cours d'une éruption de notre étoile. Bien que notre planète soit protégée par un bouclier magnétique, il est moins efficace au niveau des pôles.

    Si les aurores boréales sont les plus célèbres, il existe également des aurores australesaurores australes, aussi belles mais moins connues car elles se produisent au-dessus de régions désertes. Conséquence, il est presque plus facile de trouver sur InternetInternet des images d'aurores polaires observées sur certaines planètes du Système solaireSystème solaire comme Saturne et même Uranus que d'admirer des clichés d'aurores australes terrestres ! Rares privilégiés à séjourner au pôle Sud, les membres de la station scientifique Concordia ont assisté à un magnifique spectacle céleste il y a quelques jours.

    Une aurore polaire australe photographiée en mars 2012 depuis la Station spatiale internationale. © André Kuipers, Esa, Nasa

    Une aurore polaire australe photographiée en mars 2012 depuis la Station spatiale internationale. © André Kuipers, Esa, Nasa

    Concordia, la science au pôle Sud

    Depuis une quinzaine d'années, les Français (de l'Institut polaire français Paul-Émile VictorPaul-Émile VictorIpev) et les Italiens (du PNRA) se relaient dans leur station de Concordia, l'une des trois bases avec Amundsen-Scott (américaine) et Vostok (russe) à abriter des chercheurs sur le continent antarctiqueantarctique. Les qualités astronomiques du site (qui se trouve à plus de 1.600 km du pôle Sud géographiquepôle Sud géographique et à une altitude de 3.200 m) sont incomparables : pas de pollution lumineuse, une turbulenceturbulence qui disparaît à seulement quelques mètres au-dessus du sol (il suffit alors d'installer les télescopes sur des plateformes pour disposer d'une parfaite stabilité des images) et, bien sûr, des nuits interminables qui permettent de réaliser des observations ininterrompues sur certains objets célestes comme les étoiles variables à longue période. Apparue sur notre étoile le 7 juillet dernier, l'énorme tache solaire AR 1520 a été à l'origine d'une puissante éruption quelques jours plus tard, donnant lieu à un certain nombre d'aurores polaires.

    Alexander Kumar (le médecin anglo-indien actuellement en hivernage à Concordia) et son collègue Érick Bondoux (un astronomeastronome français qui a déjà participé à l'hivernage 2008) ont pu photographier, le 18 juillet, le magnifique spectacle de cette aurore australe se déployant devant les étoiles de la Voie lactée au-dessus des bâtiments de Concordia, une image publiée sur le blogblog de l'Esa.