L’Autorité européenne de sécurité des aliments vient de publier ses conclusions définitives sur l’étude polémique autour du danger éventuel du maïs OGM NK603. Pour elle, le travail comporte bien trop d’erreurs méthodologiques pour qu’on puisse lui accorder un quelconque crédit.

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    Les explications de Gilles-Éric Séralini n'auront rien changé. « Les lacunes importantes constatées dans la conception et la méthodologie d'un article rédigé par le professeur Séralini et son équipe impliquent que les normes scientifiques acceptables n'ont pas été respectées. » L'Autorité européenne de sécurité des alimentsAutorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) vient de rendre publiques ses conclusions concernant l'étude des scientifiques de l'université de Caen, publiée dans Food & Chemical Toxicology à la fin du mois de septembre, et dénonçant le danger des organismes génétiquement modifiésorganismes génétiquement modifiés (OGM). Ainsi l'agence européenne enterre-t-elle définitivement ce travail, lancé à grand renfortrenfort de promotion mais très contesté par la communauté scientifique.

    Dans son examen final, l'Efsa a confirmé son analyse initiale selon laquelle les conclusions des auteurs ne pouvaient être acceptées. « Il n'est pas possible de tirer des conclusions valables sur l'occurrence des tumeurs chez les rats testés », estime l'Efsa.

    Notamment mis en cause dans l’étude de Gilles-Éric Séralini sur les OGM : un effectif trop faible de rats par groupe ou encore une méthodologie statistique peu convaincante. © Janet Stephens, Wikipédia, DP

    Notamment mis en cause dans l’étude de Gilles-Éric Séralini sur les OGM : un effectif trop faible de rats par groupe ou encore une méthodologie statistique peu convaincante. © Janet Stephens, Wikipédia, DP

    La fin du débat autour du maïs OGM NK603 ?

    L'Efsa précise également que sa décision prend aussi en considération les évaluations de cette étude faites par les instances compétentes de six États membres de l'Union européenne : Allemagne, Belgique, Danemark, France, Italie et Pays-Bas.

    Résultat, « tous [les évaluateurs] ont identifié plusieurs faiblesses déjà soulevées par l'Efsa : des objectifs d'étude peu clairs, le nombre peu élevé de rats utilisés dans chaque groupe de traitement, le manque de détails concernant la formulation de l'alimentation et du traitement, des informations clés manquantes quant aux méthodes statistiques employées, et un rapport incomplet sur les facteurs résultants ». Voilà qui pourrait mettre un terme à plusieurs semaines de polémique.