Les ingénieurs et les scientifiques de la Nasa se sont réunis durant trois jours afin de déterminer les systèmes requis  dans le cadre du programme Retour à la Lune. Résultat : des solutions, mais aussi beaucoup d’interrogations…


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    Arès V et Arès I. Crédit Nasa

    Arès V et Arès I. Crédit Nasa

    Cette assemblée, la Lunar Capability Concept Review, était chargée de réaliser la synthèse de neuf mois d'étude exploratoires, les Exploration Systems Mission Directorate, organisés sous l'autorité de la Nasa, et qui comprenait des acteurs provenant des 14 pays engagés dans le programme Global Exploration Strategy.

    Le programme, qui a été baptisé Constellation, prévoit la réalisation de plusieurs types de vaisseaux spatiaux et de lanceurs conçus sur la base du matériel existant, utilisé aujourd'hui pour la navette spatiale américaine. Dans le principe, cela paraît simple.

    Sigle du programme Constellation. Cédit Nasa

    Sigle du programme Constellation. Cédit Nasa

    L'équipe a examiné en détails tous les scénarios possibles de la mission et les a comparés avec les déclinaisons envisagées du futur lanceur Arès I, IV et V). « Nous avons la confirmation que les plans du programme nous permettront de débarquer des astronautesastronautes et du matériel n'importe où sur la LuneLune et de démarrer une exploration à partir d'une base installée sur notre satellite » annonce Jeff Hanley, directeur du programme Constellation chez Johnson. Hanley ajoute que rien ne s'oppose désormais à ce que le programme suive un cours normal et que les premiers explorateurs atterrissent sur la Lune en 2020. L'équipe a aussi redéfini et renforcé la participation des associations et collaborations internationales, surtout pour la logistique au sol.

    La configuration du lanceur Arès (IV et V) destiné à emporter le module d'atterrissage lunaire Altaïr, quatre astronautes et du matériel en n'importe quel endroit de la Lune, avec possibilité de retour anticipé, a cependant été revue. Il utilisera comme prévu six moteurs RS-68B à hydrogènehydrogène et oxygèneoxygène liquidesliquides équipant actuellement le premier étage de la Delta IV HeavyDelta IV Heavy, auxquels seront adjoints deux accélérateurs à poudre similaires à ceux équipant la navette spatiale. Mais le nombre de leurs segments est porté de trois à cinq et demi (cinq dans le premier projet). L'étage supérieur est, lui, animé par un moteur J-2X, une version simplifiée mais plus puissante que celle qui équipait les deuxième étage (5 moteurs) et troisième étage (un moteur) de la Saturne 5Saturne 5.

    Comparaison des lanceurs Arès avec la fusée lunaire Saturne 5 et la navette spatiale. Crédit Nasa

    Comparaison des lanceurs Arès avec la fusée lunaire Saturne 5 et la navette spatiale. Crédit Nasa

    Ainsi conçu, Ares IV mesurera 116 mètres de hauteur et pourra envoyer 71 tonnes vers l'orbiteorbite lunaire ou une destination plus lointaine.

    Le vaisseau d'exploration lunaire, baptisé Altaïr, devra être capable de déposer quatre astronautes n'importe où sur la Lune, fournissant les ressources nécessaires à une semaine de séjour. Il redécollera ensuite vers un module OrionOrion resté en orbite.

    La décision finale devant donner le feufeu vert au démarrage de ce programme, dénommé Phase 1, sera prise avant la fin de cette année. Néanmoins, on ne peut que s'interroger sur l'aspect définitif du projet, dont les lanceurs ne cessent de prendre de l'embonpoint... En quelques mois, le nombre de moteurs du premier étage est passé de cinq à six et celui des segments des boostersboosters de cinq à cinq et demi. Ces modifications importantes sont symptomatiques d'un projet en phase de définition...