L'analyse de 29 études portant sur plus de 900.000 personnes ne montre aucun lien entre la consommation de produits laitiers et la mortalité ou le risque cardiovasculaire. Les amateurs de fromages peuvent être rassurés.

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    Les fromages dont nous sommes si fiers en France sont souvent stigmatisés en raison de leur contenu en graisses. Mais voici qu'une nouvelle étude vient les innocenter, en suggérant que leur consommation ainsi que celle de lait et de yaourts, même dans leurs versions les plus grasses, n'augmente pas le risque de crise cardiaquecrise cardiaque ou d'AVCAVC.

    Les maladies cardiovasculaires représentent une cause majeure de décès dans le monde. Elles sont favorisées par le tabagisme, l'obésité, l'inactivité physiquephysique, mais aussi l'alimentation. Or leurs liens avec la consommation de produits laitiers restent controversés. C'est pourquoi des chercheurs de l'université Reading en Grande-Bretagne, de l'université de Copenhague au Danemark et de Wagenigen aux Pays-Bas ont mené une méta-analyse d'articles sur ce sujet.

    Pour cela, ils ont analysé 29 études impliquant 938.465 personnes, chez qui ils ont recensé 93.158 décès, 28.419 maladies coronariennes et 25.416 cas de maladie cardiovasculaire. D'après les chercheurs, aucune association n'a été trouvée entre les produits laitiers (à teneur élevée ou faible en matièresmatières grasses) et la mortalité, la maladie coronarienne ou les maladies cardiovasculaires. Ils ont même observé une très légère diminution du risque de mortalité et de maladie cardiovasculaire (-2 %)) liée à la consommation de produits fermentés. Mais ces associations étaient minimes, marginales et s'atténuaient si l'on retirait une étude suédoise.

    Il est souvent reproché au beurre et à d’autres produits laitiers de contenir des graisses saturées. © photocrew, Fotolia

    Il est souvent reproché au beurre et à d’autres produits laitiers de contenir des graisses saturées. © photocrew, Fotolia

    Les graisses saturées des produits laitiers injustement condamnées

    En définitive, les associations entre les produits laitiers et la mortalité seraient neutres. Les auteurs rappellent qu'en dépit de leur composition en lipides ces produits apportent aussi des minérauxminéraux (calciumcalcium, potassiumpotassium), des protéinesprotéines, des vitaminesvitamines (A et B12). Ceci pourrait expliquer leur rôle neutre.

    L'article paru dans European Journal of Epidemiology conclut : « Cette méta-analyse a montré qu'il n'y avait aucune association entre les produits laitiers totaux, les produits laitiers à haute et faible teneur en matières grasses, le lait et les conséquences pour la santé, y compris la mortalité toutes causes, les maladies coronariennes ou les maladies cardiovasculaires. »

    Ian Givens, professeur de nutrition à l'université Reading, et un des auteurs de l'article, a expliqué dans The Guardian : « Il existe une croyance assez répandue mais trompeuse chez le public que les produits laitiers en général peuvent être mauvais pour vous, mais c'est une idée fausse. » Il ajoute : « Il y a eu beaucoup de publicité au cours des cinq à dix dernières années sur la façon dont les graisses saturées augmentent le risque de maladie cardiovasculaire et une croyance a grandi qu'elles doivent augmenter le risque, mais elles ne le font pas. »

    La force de cette étude se trouve dans le grand nombre de participants pris en compte. Mais il faut noter que trois organisations favorables aux produits laitiers ont en partie financé cette recherche : Global Dairy Platform, Dairy Research Institute et Dairy Australia. L'article affirme que ces financeurs n'auraient pas influencé les résultats mais plusieurs auteurs déclarent des conflits d’intérêts.