Une étude publiée dans Nature Communications suggère que l'intensité des éclairs et leur répartition géographique sont en train d'être modifiées par l'évolution actuelle du climat. Un type particulier d'éclairs, à courant continu ou « éclairs chauds », devrait augmenter de manière significative dans plusieurs régions du monde.


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    Le changement climatique amplifie le risque d'incendies d'une manière générale, en raison des sécheresses et des vagues de chaleurchaleur récurrentes. Dans ces conditions, la moindre négligence peut conduire à un incendie catastrophique. Mais en dehors des feux directement liés à la main de l'homme (volontaire ou non), il y a également des feux d'origine totalement naturelle : la plupart d'entre eux sont liés à la foudre.  

    Des « éclairs chauds » plus intenses et plus longs

    Afin de mieux comprendre le lien entre changement climatique, foudre et feux de forêts, des scientifiques ont comparé des relevés météométéo avec des données sur les feux de forêts survenus aux États-Unis.  Le réchauffement climatique augmenterait la possibilité d'éclairs à « courant continucourant continu » : ce type d'éclair est connu pour déclencher des feux (forêts ou habitations) car la décharge électrique est bien plus longue et génère plus de chaleur. Voilà pourquoi ce phénomène est aussi appelé « éclairs chauds ».

    Un éclair classique, très bref. © weather.gov
    Un éclair classique, très bref. © weather.gov
    Un éclair dit « chaud », plus long et plus durable, susceptible de déclencher un incendie. © weather.gov
    Un éclair dit « chaud », plus long et plus durable, susceptible de déclencher un incendie. © weather.gov

    Le satellite GOES-16 permet justement de mesurer l'intensité des éclairs grâce à l'outil GLM (Geostationary Lightning Mapper)). En croisant ces données avec celles du Département américain de l'agricultureagriculture sur les relevés d'incendies, les scientifiques ont pu comprendre quels types d'éclairs déclenchaient le plus d'incendies. Sur les 5 574 feux de forêts naturels, 5 254 ont été précédés par au moins un éclair à courant continu, à moins de 10 kilomètres du lieu, moins de 14 jours avant. En appliquant une marge plus restreinte sur la proximité éclair-incendie, il semblerait que 29 % de ces feux ont probablement été déclenchés par ce type d'éclairs, plus durables et plus chauds que les autres.

    Des éclairs intenses plus nombreux autour de la Méditerranée dans le futur

    Les chercheurs ont ensuite utilisé des modèles climatiquesmodèles climatiques pour simuler le comportement de l'atmosphèreatmosphère au cours des 70 prochaines années. Les résultats indiquent que d'ici 2090, le nombre d'éclairs devrait augmenter de +43 %, et de +41 % concernant les éclairs à courant continu. Il s'agit ici de prévisions à l'échelle du globe, mais en ce qui concerne les prévisions sur la terreterre ferme, les modèles prévoient une augmentation de +47 % d'éclairs à courant continu.

    Comment les modèles climatiques ont pu déduire de tels chiffres ? En combinant les prévisions sur l'humidité dans l'airair, les températures, et la quantité de précipitationsprécipitations déversée par les oragesorages. Toutes les régions du monde ne seraient, dans ce cas, pas autant concernées par le risque : les régions polaires devraient même voir leur nombre d'éclairs à courant continu dégringoler, à l'exception de la Scandinavie, de la Sibérie et de l'Alaska qui seront plus touchées. Le risque le plus élevé devrait se situer en Amérique du Sud, dans l'Asie du Sud-Est, en Afrique et Australie. Les résultats de l'étude montrent de grosses différences géographiques en ce qui concerne les prévisions sur l'Europe  et l'Amérique du Nord. Les éclairs chauds seraient ainsi plus nombreux autour du bassin méditerranéen, ainsi que sur l'ouest et le centre des États-Unis.           

    En rouge, les zones du monde qui seront les plus touchées par l'augmentation des éclairs dits « chauds ». © nature.com
    En rouge, les zones du monde qui seront les plus touchées par l'augmentation des éclairs dits « chauds ». © nature.com