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    L'Inde est le pays des religions et des dieux, qui se comptent par milliers, chacun ayant ses cohortescohortes d'adorateurs, ses histoires et ses pouvoirs propres. Se sont-ils multipliés avec le temps ? La théogonie indienne est des plus complexes à établir.

    Jusqu'à des époques relativement récentes, une tradition particulière, celle de l'art rupestre, fleurissait dans nombre d'abris du sous-continent, un peu partout où la géologie le permettait mais avec une densité particulière dans le centre de l'Inde, dont le Madhya Pradesh.

    Peinture rupestre d'époque historique à Bhimbetka, dans le district de Raisen, État du Madhya Pradesh, en Inde. © Yann, CC by-sa 3.0
    Peinture rupestre d'époque historique à Bhimbetka, dans le district de Raisen, État du Madhya Pradesh, en Inde. © Yann, CC by-sa 3.0

    Des croyances et traditions multiples

    Dans le sud de cet État, la région de Pachmarhi couvre une vaste étendue boisée, de nos jours sévèrement protégée pour sa faunefaune et sa flore. Les principales tribus qui y vivent, les Gonds et les Korkus, coexistent paisiblement. Ils mènent des vies pratiquement identiques de cultivateurs et d'éleveurs. C'était jadis des chasseurs-cueilleurs, mais chasse et cueillette (sauf la récolte du miel sauvage) sont à présent interdites. Leurs croyances et leurs traditions varient, même si elles ont des points communs et si certaines sont empruntées aux hindous.

    Jeunes femmes de la tribu Baiga, en Inde. © Simon Williams, Ekta Parishad, CC by-sa 3.0
    Jeunes femmes de la tribu Baiga, en Inde. © Simon Williams, Ekta Parishad, CC by-sa 3.0

    Pour nos recherches, nous avons pu avoir accès à ces jungles par permission spéciale. À chacune de nos visites, dûment autorisées et signalées, nous étions accompagnés par des gardes forestiers (du Forest Department), qui nous servaient de protecteurs et de guides. Il est arrivé, par exemple, qu'un de nos gardes fasse beaucoup de bruit en grimpant vers un abri orné jusque-là inconnu et donc non répertorié : il tapait régulièrement du manche de sa hache sur des pierres pour signaler notre présence et éviter de tomber à l'improviste sur un animal dangereux. En arrivant dans l'abri, quelques crottes toutes fraîches jonchaient le sol. Le guide signala la fuite d'un « Baloo ». Cet abri servait effectivement de repaire à un ours !