Près d'une femme sur dix souffre de douleurs lors de la pénétration vaginale, un trouble mal compris appelé dyspareunie. Quelles en sont les causes ? 


au sommaire


    La dyspareunie définit les douleurs persistantes que peuvent ressentir les femmes lors d'un rapport sexuel et plus précisément lors de la pénétration vaginale. Fréquentes et mal comprises, ces douleurs touchent 7,5 % des femmes sexuellement actives de 16 à 74 ans, selon une étude parue sur le sujet en 2018 – elles affectent jusqu'à 10 % des femmes âgées de 16 à 24 ans et de 55 à 64 ans. La dyspareunie peut être profonde ou superficielle, primaire ou secondaire, d'origine psychologique ou physique, autant de paramètres à prendre en compte pour la diagnostiquer correctement et adapter la prise en charge. 

    La dyspareunie primaire ou secondaire

    Une dyspareunie est considérée comme primaire quand elle apparaît dès les premiers rapports sexuels, tandis que la dyspareunie secondaire apparaît plus tard au cours de la vie sexuelle. Les douleurs peuvent aussi être variables : d’une simple gêne à une impossibilité d’avoir des rapports.

    La région du vagin concernée par la douleur est aussi importante pour déterminer la cause de la dyspareunie.

    La dyspareunie superficielle ou profonde

    Quand les douleurs se concentrent à l'entrée du vagin, on considère que la dyspareunie est superficielle. Si les douleurs se localisent au niveau du col de l'utérus ou du bas-ventre, donc lors d'une pénétration vaginale profonde ou dans certaines positions, la dyspareunie est qualifiée de profonde.

    La dyspareunie se traduit par des douleurs permanentes ou intermittentes lors d'un rapport sexuel. © Kzenon, Adobe Stock
    La dyspareunie se traduit par des douleurs permanentes ou intermittentes lors d'un rapport sexuel. © Kzenon, Adobe Stock

    Les causes physiques de la dyspareunie

    Les dyspareunies superficielles, chez les femmes non ménopausées, peuvent être causées par des infections fongiques (candidose) ou virales (herpès), une dermatite vulvaire (un eczéma des muqueuses) ou encore la présence d'un abcès ou une sécheresse vaginale. Les femmes venant d'accoucher peuvent aussi développer une dyspareunie superficielle.

    Les femmes qui approchent de la ménopause ou ménopausées voient leur taux d'œstrogènes diminuer, ce qui peut affiner la paroi vaginale – un problème appelé atrophie vulvo-vaginale par les médecins – et rendre douloureux la pénétration.

    Les causes citées ci-dessus sont les plus fréquentes. Dans des cas plus rares, une dyspareunie superficielle peut apparaître suite à une opération chirurgicale, être d'origine neurologique, ou le résultat d'une anomalie dans la structure du vagin. 

    Les dyspareunies profondes sont un des signes importants de l'endométriose. Autrement, elles peuvent être causées par des inflammations du plancher pelvien ou un dysfonctionnement de ce dernier. Une rétroversion de l'utérus, qui concerne environ 25 % des femmes, peut être à l'origine d'une dyspareunie profonde. Des causes non gynécologiques mais intestinales, urinaires ou neurologiques peuvent provoquer des douleurs profondes lors des rapports sexuels.

    Les causes psychologiques de la dyspareunie

    Les douleurs superficielles ou profondes lors des rapports sexuels peuvent avoir une origine psychologique. La dyspareunie ne doit pas être confondue avec le vaginisme, une contraction involontaire des muscles du vagin qui empêche la pénétration. Dans la plupart des cas, le vaginisme est d'origine psychologique et peut être la manifestation de l'appréhension d'un rapport sexuel ou de la douleur associée. Il peut être aussi la conséquence d'un traumatisme.

    Quelle que soit son origine, la dyspareunie nécessite une attention toute particulière du gynécologue surtout lors de l'interrogatoire de la patiente pour traiter la cause de ce problème trop souvent ignoré.