Le week-end dernier, la tache solaire AR3664 nous a offert un merveilleux spectacle d’aurores boréales. Et alors qu’elle s’apprête à disparaître en bordure ouest de notre Soleil, elle vient de nouveau de faire parler d’elle. En émettant l’éruption la plus puissante de ce cycle solaire.


au sommaire


    La tache solaire que les scientifiques appellent AR3664 semble décidément vouloir entrer dans l'histoire. C'est elle qui a été à l'origine des aurores boréales qui ont enflammé le ciel de notre Planète le week-end dernier. Une tache gigantesque. Environ 15 fois aussi grande que la Terre. Une tache « de type Carrington », disent les experts. Parce qu'elle est aussi étendue que celle qui a déclenché une tempêtetempête solaire massive en 1859.

    Cette tache produit des éruptions solaires majeures à répétition

    Et si certains pensaient que nous n'entendrions plus parler d'elle alors qu'elle s'approchait du bord ouest de notre Soleil et s'apprêtait ainsi à disparaître de notre vue, hier, elle a encore fait la Une. D'abord parce qu'elle a été à l'origine d'une nouvelle éruption solaire majeure. La dixième depuis son apparition ! Une éruption solaire de classe X1.2.

    Mais ce n'est rien à côté de celle qu'elle a connue seulement quelques heures plus tard. Une éruption solaire de classe X8.7 au moins - sur une échelle qui va en principe de 1 à 10. « Au moins », car l'événement s'étant produit sur le bord ouest du Soleil, il s'est trouvé partiellement éclipsé et est sans doute sous-estimé.

    L’éruption solaire la plus puissante de ce cycle

    Selon les experts, cette éruption était probablement plus puissante encore. Toutefois, même classée X8.7, elle devient la plus importante de ce 25e cycle solaire. Un cycle qui approche de son pic d’activité, mais ne l'a pas encore atteint.

    Fallait-t-il s'y attendre compte tenu de la taille gigantesque de la tache solaire AR3664 ? Pas forcément. Parce que la taille d'une tache n'est pas directement liée à son activité. Ce qui importe surtout en la matière, les scientifiques le savent aujourd'hui, c'est la complexité magnétique de la tache. Il se trouve que les plus grandes taches solaires sont aussi toujours les plus complexes. Mais ce sont les taches que les astronomesastronomes qualifient de « type deltadelta » qui produisent les éruptions solaires les plus puissantes. Et c'est bien le cas de la tache AR3664, classée bêtabêta-gamma-delta.

    Des transmissions radio perturbées par la tache solaire AR3664

    Cependant, bien qu'accompagnée d'une éjection de masse coronale (CMECME), cette éruption ne devrait pas nous offrir un nouveau spectacle d'aurores boréalesaurores boréales. Un certain nombre de coupures dans les transmissions radio, en revanche.

    Comme mentionné plus haut, la tache solaire AR3664 se situe désormais dans une région en bordure ouest du Soleil. Une région magnétiquement connectée avec la Terre. Parce qu'alors que notre ÉtoileÉtoile tourne sur elle-même, son champ magnétiquechamp magnétique s'écoule en suivant le vent solairevent solaire, formant ainsi une spirale de particules chargées se déplaçant à grande vitessevitesse. Lorsque celle-ci atteint notre Planète, des protonsprotons tourbillonnent en direction des pôles, ionisent notre atmosphèreatmosphère et perturbent la transmission des signaux radio.

    En attendant le possible retour de la tache AR3664 - même si les taches de type delta n'ont pas pour habitude de faire plus d'un tour de notre Étoile - par le bord est du Soleil dans environ deux semaines, les yeuxyeux des astronomes vont peut-être se tourner maintenant vers une nouvelle tache solaire qui semble vouloir se montrer, elle aussi, très active : la tache AR3682. Elle vient déjà de connaître une forte éruption à l'origine d'une éjection de masse coronale (CME).