Pourquoi les Américains semblent-ils moins préoccupés que nous par la menace imminente du réchauffement climatique ? Peut-être parce que la couverture médiatique nationale du phénomène les encourage à traiter la question avec peu de considération.


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    Les organisations qui prennent position contre les actions de lutte contre le réchauffement climatique obtiennent plus de couvertures médiatiques que leurs pairs qui militent en faveur de ces actions. Cette conclusion, des chercheurs de l’université Brown aux États-Unis la tirent de l'analyse de 30 ans (1985-2013) d'archives de presse. Ainsi 14 % des communiqués s'opposant à l'action climatique ou niant la science derrière le changement climatique ont fait l'objet d'un sujet dans un média important et seulement 7 % des communiqués véhiculant un message proclimat.

    Les communiqués climatosceptiques sont deux fois plus relayés

    Seulement 10 % des communiqués analysés contenaient des messages climatosceptiques. Mais leur chance d'aboutir à une couverture médiatique est deux fois plus élevée que pour les communiqués proclimat, pourtant bien plus nombreux. Et les organisations à fondement scientifique -- IBMIBM, l'Académie nationale des arts et des sciences ou le Lawrence Livermore National Laboratory, par exemple -- sont finalement celles qui voient le moins de leurs communiqués publiés -- moins de 3 %.

    « Les journalistes ont l'impression de devoir donner la parole aussi aux climatosceptiques. Parfois, ils donnent tellement de poids à ces voix opposées qu'ils poussent leurs lecteurs à croire que cette position est plus qu'une position marginale. Les médias donnent une image déformée de la réalité et cela peut affaiblir la volonté politique d'agir sur le réchauffement climatique », précise Rachel Wetts, l'autrice de l'étude, dans le communiqué.


    Réchauffement climatique : les climatosceptiques sont plus présents dans les médias que les scientifiques

    Entre 2000 et 2016, les personnalités climatosceptiques ont été plus présentes dans les médias anglophones que les climatologuesclimatologues, d'après une nouvelle étude. Ce déséquilibre a pu ralentir la prise de conscience du public.

    Article de Futura avec l'AFP-Relaxnews paru le 15/08/2019

    Les personnalités niant le changement climatique ont bénéficié pendant des années de plus d'attention médiatique que les climatologues reconnus, créant une confusion chez le grand public et ralentissant la lutte contre le réchauffement, selon une étude.

    Pour cette étude publiée cette semaine dans Nature Communications, les chercheurs ont analysé 100.000 articles de la presse papier ou InternetInternet anglophone publiés entre 2000 et 2016, cherchant les citations et les noms de plusieurs centaines de climatologues de premier plan et un nombre égal d'universitaires, entrepreneurs et hommes politiques doutant du réchauffement de la planète ou attribuant la hausse des températures à des causes « naturelles ».

    La visibilité des négateurs du climat a été 49 % plus importante que celle du changement climatique

    « Nous avons découvert que la visibilité des négateurs du climat a été 49 % plus importante que celle du changement climatique », ont écrit les auteurs de l'étude dirigée par Alexander Petersen, de l'université de Californie à Merced. Même au sein d'une sélection de médias anglophones de premier plan comme le New York Times, le Guardian ou le Wall Street Journal, ces négateurs du climat ont été cités un peu plus souvent.

    Les climatosceptiques seraient plus présents dans les médias que les scientifiques, selon une étude parue dans la revue <em>Nature Communications</em>. © Lillian Suwanrumpha, AFP
    Les climatosceptiques seraient plus présents dans les médias que les scientifiques, selon une étude parue dans la revue Nature Communications. © Lillian Suwanrumpha, AFP

    L’urgence climatique confirmée par la science

    Selon les données de la science, le monde a déjà gagné +1 °C depuis l'ère préindustrielle, en raison des émissionsémissions de gaz à effet de serre généré par l'activité humaine, et les climatologues mettent en garde depuis longtemps contre les menaces que ce réchauffement qui continue pose à l'humanité.

    « Ceux qui sont à contre-courant en matièrematière de changement climatique ont réussi à organiser une voix forte au sein de la communication politique et scientifique », ont noté les auteurs de l'étude. « Une telle disproportion dans la visibilité médiatique des arguments et des acteurs à contre-courant dénature la répartition des opinions des experts » et « sape la crédibilité des climatologues », ont-ils ajouté. Ce déséquilibre est en plus renforcé par l'effet amplificateur des réseaux sociauxréseaux sociaux comme FacebookFacebook et TwitterTwitter, selon l'étude.

    Depuis la publication en octobre dernier d'un rapport alarmant du groupe d'experts de l'ONU sur le climat (Giec)), la question du réchauffement a pris de l'importance dans les préoccupations du grand public et les manifestations appelant à l'action climatique se sont multipliées. Certains gouvernements occidentaux se sont engagés à la neutralité carboneneutralité carbone d'ici 2050. Mais les médias traditionnels continuent malgré tout à servir de plate-forme à des affirmations douteuses voire discréditées sur le changement climatique.