Que ce soit en France ou dans le reste du monde, les inondations sous orage sont de plus en plus fréquentes. Des chercheurs australiens estiment que les orages peuvent gagner 28% de pluie en plus par heure à chaque degré de réchauffement supplémentaire.


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    Ces derniers mois, les exemples ont été nombreux : au Brésil, à Dubaï, aux États-Unis, et bien sûr en France, les orages à l'origine de graves inondations ont fait l'actualité. Si la dégradation des sols, de plus en plus artificialisés, joue un rôle certain, la question de l'augmentation de l'intensité des pluies orageuses fait encore parfois débat dans la communauté scientifique.

    Pourtant, il n'y aucun doute sur le fait que la hausse globale des températures augmente le taux d'humidité dans l'atmosphère : cela fait même 200 ans que ce fait est connu de la science. Mais, en ce qui concerne les orages, le problème est plus complexe. Jusqu'à maintenant, les scientifiques estimaient que pour chaque degré de réchauffement supplémentaire, les précipitations augmentaient de 7 %. Cela est vrai d'une manière globale, mais pas pour les orages selon l'Université de Melbourne.

    La chaleur nourrit les orages

    Comme l'expliquent les chercheurs de l'Université de Melbourne en Australie, la chaleurchaleur augmente l'humidité dans l'airair, mais la condensationcondensation de cette vapeur d'eau (qui mène à la formation des averses) rejette également de la chaleur. Celle-ci augmente la quantité d'énergieénergie disponible pour les orages, ce qui mène à des orages plus violents. À chaque degré de réchauffement supplémentaire au niveau planétaire, l'Université de Melbourne estime donc que le taux de précipitation triple sous les orages : +14 à 21 % supplémentaires.

    Mais lorsqu'on parle de l'intensité horaire des précipitations sous orage, l'augmentation pourrait même atteindre +28 % ! C'est en effet l'intensité des pluies tombant sur une très courte période, une heure ou moins, qui a le plus augmenté selon l'Université de Melbourne. Pourquoi les pluies orageuses varient-elle autant en fonction du réchauffement climatiqueréchauffement climatique ? Tout simplement car les orages se nourrissent de l'humidité dans l'air.

    En plus de l'intensité qui augmente, le nombre d'averses aussi

    Non seulement, l'intensité sur de courtes périodes a augmenté, mais également le nombre d'épisodes de courtes averses très violentes : +40 % au cours des 20 dernières années. Ce sont justement ces deux types d'augmentation qui sont à l'origine des dégâts sur les infrastructures : les constructeurs de ponts, routes, tunnels, et même habitations, n'ont pas prévu que leurs infrastructures soient confrontées, aussi souvent, à de telles intensités.

    Ces orages « surchargés de pluie », comme les appellent les chercheurs de Melbourne, nécessitent donc une réforme totale de notre manière de concevoir les villes et les infrastructures de transport.