Maintenir le réchauffement climatique anthropique sous la barre de 1,5 °C. C’était l’espoir formulé à l’occasion de la COP21. Et formalisé dans l’Accord de Paris sur le climat. Sept ans plus tard, à l’heure où se déroule la COP27, l’objectif semble presque hors d’atteinte. Les chercheurs commencent à se demander maintenant comment limiter le temps que nous passerons au-dessus de cette limite.


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    Depuis quelques jours, les dirigeants du monde sont réunis à Charm el Cheikh (Égypte) à l'occasion de la COP27, la 27e Conférence des parties signataires de la Convention-Cadre de l'Organisation des Nations unies sur les changements climatiques. Leur objectif : faire avancer la lutte contre le réchauffement.

    Rappelons que l'ambition de l'Accord de Paris en la matièrematière était de maintenir ce réchauffement climatique anthropique sous la barre de 1,5 °C au-dessus des températures préindustrielles. Nous en sommes aujourd'hui à environ +1,1 °C déjà. De plus en plus de voix expertes le disent. Un collectif de 1 000 scientifiques l'affirmait encore il y a quelques jours dans une lettre ouverte : respecter cet engagement pris en 2015 est désormais considéré comme invraisemblable. Avec des promesses qui nous placent actuellement même plus sur le chemin d'un réchauffement de l'ordre de +2,4 °C à l'horizon 2100. La barre de +1,5 °C pourrait être franchie d'ici une dizaine d'années seulement.

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    Si nous continuons comme cela, nous allons dépasser les +1,5 °C de réchauffement en 2028 !

    Un constat qui a encouragé des chercheurs de l’université du Maryland (États-Unis) à poser un peu différemment la problématique. À « se concentrer sur le dépassement ». À se demander quels types de mécanismes pourraient nous permettre de minimiser le temps que notre Planète passera au-delà de cette limite symbolique de +1,5 °C. La bonne nouvelle, c'est qu'ils ont des réponses. Ils les ont présentées à la COP27. Se fixer des objectifs plus ambitieux, décarboner plus rapidement, atteindre le zéro émissionémission nette plus tôt. Tout cela sera indispensable pour passer le moins de temps possible dans un monde bouleversé par les changements climatiques. « Chaque petit geste comptera, assurent les chercheurs. Et nous aurons besoin de faire tout en même temps. Mais le plus important reste de commencer maintenant. Vraiment. »

    Agir vite et sans plus attendre

    C'est la conclusion qu'ils tirent de l'étude de près de 30 scénarios aux ambitions variables. Le niveau de base étant constitué par le scénario qui suppose que tous les pays respecteront leurs engagements actuels en matière d'émissions de gaz à effet de serre. Un scénario selon lequel le taux de décarbonation annuel reste autour des 2 %. Et qui compte sur des stratégies à long terme. Les chercheurs montrent que ce scénario n'est pas suffisant pour atteindre le zéro émission nette au niveau mondial avant 2100.

    Le scénario le plus ambitieux décrit par les chercheurs permet en revanche d'y arriver d'ici 2057. Ce scénario implique des « transformations rapides dans tout le système énergétique mondial » et la mise à l'échellemise à l'échelle des « technologies à faible émission de carbonecarbone » comme les énergies renouvelables, l'énergieénergie nucléaire, l'hydrogènehydrogène, les voitures électriquesvoitures électriques ainsi que la capture et le stockage du carbone en sortie d'usine ou directement dans l'airair -- que ce soit par le biais de la technologie ou par des voies plus naturelles.

    Mais, quelle que soit la trajectoire que nous emprunterons, il apparaît très clairement que le plus important, pour limiter efficacement le réchauffement climatique anthropique et passer au plus vite le pic que nous devons atteindre, se cache dans les ambitions à court terme. Ce qui implique une réduction rapide des émissions de dioxyde de carbone (CO2)) de nos systèmes énergétiques. Rapide et qui doit commencer immédiatement.