au sommaire


    Sus aux antibiotiques

    Le projet Simbag-Feed (lancé en mars 2001 par dix partenaires de huit pays) se concentre sur la détection des substances interdites introduites dans l'alimentation animale et présentant des risques sanitaires pour l'homme. Parmi celles-ci, des "accélérateurs" de croissance (carbadox et olaquindox) et surtout cinq antibiotiquesantibiotiques (avoparcine, bacitracine-zinc, spiramycine, tylosine et virginiamycine) prohibés par l'Union parce que leur ingestioningestion indirecte, via la consommation de viande ou poissonpoisson "traités", peut contribuer à accroître notre résistancerésistance bactérienne.

    Analyser toutes les pistes. © Guschenkova, Shutterstock

    Analyser toutes les pistes. © Guschenkova, Shutterstock

    Dans cette recherche, qui se termine à l'heure actuelle, les scientifiques ont étudié une procédure multimodale de dépistagedépistage des produits prohibés. Celle-ci se base sur les méthodologies de l'inhibitioninhibition microbiologique, l'électrophorèse à haut voltage, ainsi que la chromatographie (TLC, HPLC) combinée avec la spectrographie de masse. Les travaux, menés avec le concours d'une trentaine de laboratoires européens de contrôle, doivent aboutir à la validation de nouveaux tests qui seront homologués par la législation communautaire. A cet effet, l'équipe de Simbag-Feed a rassemblé une banque de standards de référence recensant les substances prohibées.

    Haro sur les farines animales

    Dans le cadre des mesures drastiques prises depuis la crise de la "vache follevache folle", le projet Stratfeed (achevé au printemps de cette année) ciblait, pour sa part, la présence de constituants carnés dans les farines destinées à l'élevage bovin et ovin. Coordonné par le Centre de recherches agronomique de Gembloux (CRA - BE), il rassemblait dix partenaires (publics et privés) de cinq pays. Objectif : débusquer les produits interdits grâce à trois voies alternatives : réaction en chaîne par polymérasepolymérase (PCRPCR, basée sur l'analyse ADNADN), spectrométriespectrométrie / microscopie en proche infrarougeinfrarouge (NIRM) et spectrographie en proche infrarouge (NIRS); ces deux dernières méthodes consistent à évaluer la concentration de particules d'un type donné dans un échantillon. « Nos résultats montrent que les approches PCR et NIRM permettent une détection jusqu'à 0,1% de présence de farines animales et une identification des espècesespèces en cause", se félicite Pierre Dardenne, chercheur au CRA (voir diagramme). "La validation d'un nouveau protocoleprotocole et d'un système d'aide à la décision est en cours. En revanche, la technique NIRS reste un test de screening rapide, non fiable en dessous de 1% de constituants prohibés1." Le projet Stratfeed a constitué, par ailleurs, une banque de plus de 2000 échantillons de référence ayant servi aux recherches.

     Le traitement des données spectrales obtenues par microscopie infrarouge (NIRM) permet de discriminer les particules analysées en fonction de leur origine.<br />Diagramme : Pierre Dardenne, CRA, BE<br />

    Le traitement des données spectrales obtenues par microscopie infrarouge (NIRM) permet de discriminer les particules analysées en fonction de leur origine.
    Diagramme : Pierre Dardenne, CRA, BE

    (1) Les résultats de Stratfeed seront exposés lors d'un symposium programmé les 16-18/06/2004 à Namur (BE).

    Saumon : sauvage ou d'élevage ?

    Comment distinguer les vraies origines d'un saumonsaumon ? Peut-on être sûr qu'un label de provenance écossaise, norvégienne ou irlandaise - et les prix qui y sont attachés - correspond à la réalité ? Depuis 2002, de nouvelles règles européennes imposent une information plus complète sur ce poisson, notamment via l'étiquetage. Il existe, en effet, des fraudes, autant sur la nature du produit (sauvage ou d'élevage) que sur son lieu d'origine. Elles se produisent, en particulier, dans les cas de surproductions localisées - donc de baisse des cours concernés. La tricherie consiste alors à vendre du saumon X sous l'appellation Y mieux rémunérée. Seuls les fins connaisseurs risquent de goûter la différence.

    Image du site Futura Sciences

    A l'aide d'analyses statistiques de composition d'éléments présents dans les acides grasacides gras par spectrographie RMNRMN, chromatographie et spectrométrie isotopique de masse, le projet européen Cofaws (partenaires - FR-IT-UK-NONO), qui se terminera en 2004, se propose d'établir un outil scientifique rigoureux pour l'attribution et l'authentificationauthentification des labels d'origine attribués.

    Appellations incontrôlées

    En contradiction avec l'adage in vino veritas, le vin n'échappe pas au mensonge. L'indélicatesse porteporte notamment sur sa teneur en glycérolglycérol, ce constituant naturel du vin créé par le processus de fermentationfermentation et qui influence l'agrément de son goût. Il est certes permis d'en ajouter, dans une proportion légale, mais comment contrôler les dépassements ? Le projet Glycerol a pour objectif de passer au crible les contrôles chromatographiques et spectrométriques (GC-MS) actuels, de manière à pouvoir distinguer et quantifier, grâce à des ratios d'isotopesisotopes de carbonecarbone, les proportions de glycérols naturels et celles des additifs.

    Image du site Futura Sciences