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    L'avénement de l'InternetInternet, lui-même construit sur des principes juridiques et techniques de transparencetransparence et de libre accès, pourrait être l'occasion de tester, à faible coût, d'autres mécanismes de création de richesses, que ce soit dans la création littéraire et artistique ou dans les techniques de l'immatériel. Cependant, en donnant à l'immatériel un rôle économique majeur, il a aussi éveillé des appétits qui tentent, dans cette économie prétendûment libérale, d'élever des péages nouveaux et de faire avorter ces expériences, alors même qu'elles font déjà leurs preuves, et surtout parce qu'elles les font déjà.

    L'idéologie boutiquière qui prévaut jusque dans nos administrations et certains ministères est à cet égard extrêmement dangereuse. Au lieu de favoriser de nouvelles sources de création de richesse et d'indépendance technique et politique, nous risquons une régression par rapport à nos acquis. Avec le développement des accords sur le commerce et les services, toute administration pratiquant une forme d'activité commerciale risquera, comme par exemple EDF, de se retrouver sommée de passer du secteur public au secteur concurrentiel.

    Est-il bien dans notre intérêt de laisser nos bibliothèques et nos musées nationaux opposer au public leurs droits sur les biens culturels ?

    Est-il bien raisonnable que les responsables du ministère de la recherche n'aient pas assez d'imagination pour réaliser qu'il peut y avoir aussi d'autres moyens de valoriser les résultats scientifiques que de déposer systématiquement des brevets, et que la libre circulation des idées et des techniques, particulièrement dans les secteurs immatériels, est en soi une source de créations nouvelles et de liberté ?

    Ne vaut-il pas mieux, comme l'ont déjà montré d'autres ministères et administrations, s'appuyer sur ces nouvelles approches économiques pour développer une société de l'information plus efficace, plus ouverte et plus conforme à la devise de la république ?