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    Que sont ces commissions d'un montant parfois redoutable qui sont prélevées lors de certaines transactions ? Si vous avez opéré des conversions d'ETH (Ethereum) avec une autre monnaie, vous avez sans doute été effaré par le montant des commissions prélevées pour une telle transaction. Par exemple, vous souhaitez, par curiosité, acheter pour environ 40 euros de UNI afin d'avoir une idée de l'évolution de son cours à peu de frais. Seulement voilà, vous vous retrouvez à devoir payer un total de 110 € pour cette opération. Soit des frais d'environ 70 €.

    Ces frais constituent les « gas fees » (littéralement cette expression signifie « frais d'essence »). Ce sont les commissions que l'on verse au mineur qui effectue la validation d'une transaction donnée. Par défaut, ce prix du gas est exprimé en GWei ou giga-weis, le weis étant la plus petite unité de ETH (Ethereum).

    Autant le dire : le montant des gas fees est souvent excessif ! Il arrive que l'on ne puisse pas effectuer la conversion d'une monnaie à une autre en raison de l'importance des gas fees. L'exchange (place de marché) vous fait alors savoir que vous ne disposez pas de suffisamment de fonds en Ethereum pour payer ces fameuses commissions. Parfois aussi, vous allez préférer rejeter la transaction estimant que l'enjeu n'en vaut pas la chandelle : est-il raisonnable de payer autant de gas fees ?

    Pourquoi les gas fees sont-ils si élevés ?

    L'importance des gas fees est en partie la rançon de la gloire d'Ethereum. Cette blockchain est la plus utilisée en 2021. La plupart des applicationsapplications de la DeFi (finance décentralisée) reposent en effet sur Ethereum. C'est notamment le cas de Compound (prêt), Uniswap ou Sushiswap (échange de monnaies), Synthetix (placement boursier)... Il en est de même pour les plateformes de production de NTF telles que OpenSea ou Rarible.

    Dans cet exemple, un utilisateur cherche à acquérir pour 40 dollars de la monnaie UNI et le <em>gas fee</em> demandé est de l'ordre de 70 dollars en Ethereum ! En d'autres termes, la commission est largement supérieure au montant de la transaction. © Uniswap
    Dans cet exemple, un utilisateur cherche à acquérir pour 40 dollars de la monnaie UNI et le gas fee demandé est de l'ordre de 70 dollars en Ethereum ! En d'autres termes, la commission est largement supérieure au montant de la transaction. © Uniswap

    Comme Ethereum est la blockchain la plus utilisée, son réseau est souvent congestionné. Les mineurs reçoivent un excès de transactions à traiter et ils choisissent donc de s'en sortir en augmentant leurs frais. De fait, si l'on accepte de payer plus de gas fees, on peut accélérer le traitement d'une transaction particulière. Inversement, si l'on souhaite payer moins, on peut choisir un temps de traitement ralenti, par exemple, sur une trentaine de minutes. Le site etherchain.org donne une estimation du gas fee selon que l'on souhaite que la transaction soit rapide ou lente à un moment donné.

    Une façon de réduire les gas fees consiste à opérer ses transactions à des heures où le trafic Ethereum est le plus restreint, soit généralement le samedi ou le dimanche.

    Une affaire de blockchain

    Il importe de savoir que les gas fees varient selon la blockchain mise à contribution. La blockchain Ethereum est celle qui pratique les commissions les plus élevées. Toutefois, il existe maintes alternatives avec des gas fees bien plus réduits. Il peut donc être bon de sélectionner des applications reposant sur l'une des blockchains suivantes :

    • Binance Smart Chain (BSCBSC). Utilisée sur des plateformes fort populaires telles que Pancakeswap, la BSC pratique des gas fees extrêmement réduits - de l'ordre du centième d'euro.
    • Solana. En moins de six mois, le SOL s'est hissé dans le top 5 des cryptomonnaies et cette popularité est en partie due à des gas fees là encore insignifiants, aux alentours du millième d'euro.
    • Polygon. Sur cette blockchain, les gas fees sont là fort réduits et c'est l'une des raisons pour lesquelles la plateforme OpenSea évoquée plus haut propose Polygon en alternative à Ethereum pour la création de NFTNFT. Toutefois, même s'ils restent très inférieurs à ceux de Ethereum, les gas fees sur Polygon ont eu tendance à progresser fortement.
    • Tezos. Elle se veut la « blockchain verte » et ses gas fees sont minimes, mais pour l'heure peu de plateformes l'ont adoptée.
    • Ethereum V2. La version 2 de Ethereum, normalement déployée en 2022 promet d'avoir des gas fees très réduits. Pour ce faire, une partie des calculs est déportée sur un deuxième niveau avec une vitessevitesse de traitement extrêmement accrue.
    Le logo de l'application Pancakeswap. Celle-ci repose sur la Binance Smart Chain (BSC) et donc, <em>les gas fees</em> relatifs aux transactions de monnaies sont très faibles, bien plus que sur la blockchain Ethereum. © Zie Project, Adobe Stock
    Le logo de l'application Pancakeswap. Celle-ci repose sur la Binance Smart Chain (BSC) et donc, les gas fees relatifs aux transactions de monnaies sont très faibles, bien plus que sur la blockchain Ethereum. © Zie Project, Adobe Stock 

      Le futur d’Ethereum en question

      Clairement, faute de mettre en circulation rapidement sa V2, Ethereum pourrait se voir fortement menacé par une blockchain telle que Solana, du fait de la différence gigantesque des gas fees.

       

       

      Champ lexical : frais de transaction | commission prélevée par les mineurs