Cet été, le Japon accueillera les Jeux olympiques avec pour ambition d’en faire une vitrine d’une future société de l’hydrogène. Quelques semaines plus tard, Toyota lancera sur les marchés, une nouvelle version de sa voiture à hydrogène, la Toyota Mirai. Un signe que la mobilité du futur s’appuiera sur les piles à combustible ? Guillaume Devauchelle, directeur de l’innovation chez Valeo et membre de l’Académie des technologies, a accepté de partager son point de vue sur la question avec les lecteurs de Futura.


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    Depuis la catastrophe de Fukushima, le Japon fait des technologies à hydrogènehydrogène sa priorité absolue pour construire tant ses villes que sa mobilité de demain. Déjà plus de 25.000 foyers sont équipés d'une pile à combustiblepile à combustible pour leur alimentation. Et le pays s'est fixé comme objectif d'atteindre les 40.000 véhicules à hydrogène en circulation pour cette année 2020. Un chiffre qu'il espère même multiplier... par vingt d'ici 2030 !

    Guillaume Devauchelle, directeur de l’innovation chez Valeo et membre de l’Académie des technologies. © Valeo
    Guillaume Devauchelle, directeur de l’innovation chez Valeo et membre de l’Académie des technologies. © Valeo

    Futura : Le paysage de la mobilité individuelle est en pleine révolution…

    Guillaume Devauchelle : En effet, pendant très longtemps, la voiturevoiture à propulsion thermique a régné sans partage sur le marché. Le seul choix offert à l'automobiliste était celui de l'essence ou du diesel. Le paysage de la mobilité était alors standardisé à l'extrême. Mais les choses ont évolué. Aujourd'hui, l'offre s'est élargie. Alors que le moteur thermiquemoteur thermique perd des parts de marché, différentes solutions hybrideshybrides, voire 100 % électriques, ont progressivement fait leur apparition sur nos routes.

    Futura : Et la voiture à hydrogène est l’une d’entre elles…

    Il n’y a pas de solution unique

    Guillaume Devauchelle : Elle est l'une d'entre elles. Ni plus. Ni moins. Car l'heure a sonné pour que tombe le paradigme de la voiture à tout faire. En matièrematière de mobilité terrestre, il n'existe pas de solution unique. Pas de solution parfaite. Juste des solutions mieux adaptées aux usages et aux conditions de vie de chaque automobiliste.

    La Californie est pour l’heure, l’une des rares à miser sur la mobilité hydrogène. Des bus et des camions. Mais aussi un ferry et un train prochainement alimentés par des piles à combustible. © Toyota
    La Californie est pour l’heure, l’une des rares à miser sur la mobilité hydrogène. Des bus et des camions. Mais aussi un ferry et un train prochainement alimentés par des piles à combustible. © Toyota

    Futura : Quels sont les atouts de la voiture à hydrogène ?

    Guillaume Devauchelle : La voiture à hydrogène entre dans la catégorie des voitures électriques. Son principal atout, c'est qu'elle présente un rapport poids/puissance très intéressant. Son autonomie est de l'ordre de celle des véhicules thermiques, soit 700 à 800 kilomètres. Le « temps de charge » est également comparable au temps nécessaire à faire le plein. Et contrairement à la batterie d’un véhicule électrique, un réservoir rempli d'hydrogène ne se décharge pas tout seul. Par ailleurs, si l'hydrogène qu'une voiture consomme est produit par électrolyseélectrolyse de l'eau à partir d'une électricité renouvelable - ce qui n'est actuellement généralement pas le cas -, elle peut participer à l'effort de réduction des émissionsémissions de gaz à effet de serregaz à effet de serre.

    Futura : Reste-t-il des verrous technologiques à faire sauter ?

    Guillaume Devauchelle : On peut par exemple parler de la question du réservoir. L'hydrogène utilisé par les voitures à hydrogène doit en effet être comprimé. Et c'est ainsi un réservoir sous 700 barsbars de pressionpression dont il faut assurer la protection. Quant à l'oxygène nécessaire au fonctionnement de la pile à combustible, il doit être assez pur. L'airair doit donc être filtré, mais l'opération génère aujourd'hui pas mal de nuisancesnuisances sonores.

    Futura : La voiture à hydrogène représente-t-elle l’avenir de la mobilité individuelle ?

    Guillaume Devauchelle : Je ne pense pas. Mais elle sera intéressante pour certains automobilistes. Ceux qui vivent dans des régions chaudes, notamment.

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