Jusqu’à quel point peut-on diminuer la consommation d’énergie d’un smartphone en optimisant sa connexion Internet ? Jusqu’à 74 % selon des chercheurs finlandais ! Grâce, ont-ils expliqué lors d'une conférence sur les télécommunications en Afrique, à un nouveau protocole d’échange de données passant par des serveurs intermédiaires.

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    Le smartphone Nokia C02-06 intègre un navigateur qui fait transiter les données de la connexion Internet par des serveurs dédiés afin d’optimiser le chargement des pages. © Nokia

    Le smartphone Nokia C02-06 intègre un navigateur qui fait transiter les données de la connexion Internet par des serveurs dédiés afin d’optimiser le chargement des pages. © Nokia

    Quel est le plus gros reproche généralement adressé à un smartphone ? Son autonomie insuffisante. Pour s'en convaincre, il suffit de réaliser un petit sondage autour de soi. La majorité des possesseurs d'un mobile de ce type répondront sans doute qu'ils regrettent de devoir le recharger tous les jours ou presque...

    Ce qui n'est pas si gênant dans les pays développés où l'on trouve toujours une prise de courant près de soi. Mais qui le devient parfois en Afrique, où le smartphone devient le meilleur moyen d'accéder à Internet dans les régions couvertes par un réseau mobile mais mal desservies par les câbles de la téléphonie fixe. Cependant, comment en profiter si on ne peut pas recharger la batterie du téléphone comme on le souhaite ?

    La solution trouvée par des chercheurs de l'université d’Aalto en Finlande, même si elle découle de tests effectués au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda, intéressera tout utilisateur de smartphone dans le monde. Ils auraient réussi à diminuer la consommation électrique de l'appareil de 74 % en faisant transiter les données de la connexion Internet par des serveurs intermédiaires dédiés.

    Servant à la fois de proxy et de serveur cache, ils optimisent l'envoi des données vers les téléphones, ceux-ci n'étant pas sans cesse contraints de multiplier les paquets reçus et envoyés. Ce qui permet déjà de réaliser quelques économies sur la batterie puisque ces échanges sont parmi les plus consommateurs d'électricité.

    C’est dans la cadre de la conférence Africomm 2011, qui s’est tenue les 23 et 24 novembre derniers, que l’expérience des chercheurs finlandais a été présentée. © Université Aalto

    C’est dans la cadre de la conférence Africomm 2011, qui s’est tenue les 23 et 24 novembre derniers, que l’expérience des chercheurs finlandais a été présentée. © Université Aalto

    Smartphone : la promesse d'un gain de 74 % d'autonomie

    Mais c'est aussi la quantité et la qualité des données reçues qui sont optimisées, rendant les échanges moins longs. Là aussi, c'est une source d'économie pour la batterie. Au final donc, l'autonomie pourrait être améliorée de 74 %.

    Un chiffre étonnant à prendre avec des pincettes et à relativiser. On l'a dit, l'expérience a été menée en Afrique et présentée dans le cadre de la conférence Africomm 2011, c'est-à-dire sur des réseaux où n'existe aucune optimisation préalable. Ce n'est pas forcément le cas en Europe, où la différence se ferait moins sentir. Et il faut noter que c'est un secteur où certains constructeurs proposent déjà des solutions.

    C'est le cas de Nokia par exemple, grâce au navigateurnavigateur intégré à la plateforme logicielle Series 40 de ses C2-02, C2-03 et C2-06, des smartphones justement destinés aux marchés émergentsémergents. Ce navigateur utilise des serveurs de cache qui « aspirent » des sites Web et en modifient le contenu et la mise en page pour optimiser l'affichage sur un mobile, ce qui réduit la quantité de données échangées. Les temps de connexion sont donc diminués d'autant, allongeant l'autonomie de la batterie. « Cette technologie de compressioncompression des données fait gagner du temps et de l'argentargent au consommateur, précise-t-on chez le constructeur finlandais. Mais elle joue aussi en faveur des opérateurs puisqu'elle limite le volumevolume de données transitant par leur réseau. Cela leur permet aussi de proposer des abonnements à petit volume. »

    D'autres solutions existent, comme nous le confirme Nokia : « sur d'autres smartphones, on peut aussi utiliser la richesse du HTML5 dans le navigateur pour limiter les données échangées. On connaît les algorithmes à mettre en œuvre, par exemple pour réduire le poids des images ». Évidemment puisque Nokia a racheté en 2010 la société américaine Novarra, spécialisée sur le sujet. C'est même elle qui lui a fourni son navigateur économe.

    De la même manière, ce principe du serveur d'optimisation intermédiaire existe déjà pour les accès fixes à Internet. Il est par exemple utilisé par l'éditeur Opera SoftwareSoftware pour le mode Turbo de son navigateur Opera.

    Ce n'est donc pas demain que nos smartphones évolués retrouveront l'autonomie des simples téléphones mobiles d'il y a quelques années. En attendant, mieux vaut ne pas trop s'éloigner de son chargeur...