Des molécules artificielles pourraient servir un jour comme support de stockage informatique. Des chercheurs de l’université de Californie à Berkeley et l’université de la Ruhr à Bochum sont parvenus à encoder des données dans des metal–organic frameworks, puis à les lire grâce à une sonde atomique tomographique.


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    De futurs ordinateurs pourraient enregistrer leurs données directement au niveau moléculaire, selon un nouvel article publié dans Science. Des chercheurs de l'université de Californie à Berkeley et l'université de la Ruhr à Bochum ont mis au point des moléculesmolécules artificielles dans lesquelles ils sont parvenus à encoder puis à lire des données.

    Les chercheurs se sont intéressés aux metal-organic frameworks (MOF), des réseaux cristallins d'ionsions métalliques avec des ligandsligands organiques, et plus particulièrement le MOF-74. Pour encoder les données, ils ont utilisé des ions de cobaltcobalt, cadmiumcadmium, plombplomb et manganèsemanganèse. Ils sont parvenus à synthétiser des séquences en variant les proportions des métauxmétaux et les températures. Chaque ion est équivalent à un bit de données, et une valeur différente est assignée pour chaque métal.

    Les chercheurs sont parvenus à encoder des données directement au niveau moléculaire, chaque ion métallique représentant un bit. © UC Berkeley
    Les chercheurs sont parvenus à encoder des données directement au niveau moléculaire, chaque ion métallique représentant un bit. © UC Berkeley

    Les données lues grâce à une sonde atomique tomographique

    Jusqu'à présent, il n'existait pas de méthode pour lire la séquence des ions métalliques dans les MOF. Les chercheurs sont parvenus à lire les données en utilisant une sonde atomique tomographique, qui permet de lire les structures spatiales et d'identifier les ions. Il s'agit d'une première étude sur cette technique. Pour l'instant, le but est d'abord de prouver la faisabilité de la méthode, et non de construire un disque dur.

    L'intérêt de ces molécules ne s'arrête pas à l'encodage des données. Elle permettrait également de créer des matériaux programmables. Selon les chercheurs, les MOF pourraient être utilisés pour libérer des médicaments à des vitessesvitesses différentes dans le corps, puis de détruire la substance activesubstance active lorsqu'elle n'est plus nécessaire. De tels matériaux auraient même la capacité de capturer le dioxyde de carbone dans l'airair pour ensuite le convertir dans des matériaux bruts pour l'industrie chimique.