La technologie Matrix de Sikorsky transforme le Black Hawk en un hélicoptère entièrement automatisé sans pilote. L’appareil vient de réaliser des démonstrations de transport de fret et sanitaire de façon totalement autonome.


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    Parmi les hélicoptères de combat, l'un des plus connus reste le Black Hawk américain de Sikorski (Lockheed Martin). C'est une sorte de couteau suisse des airsairs, puisqu'il est capable de transporter des troupes, de réaliser des évacuations sanitaires et de réaliser des missions d'appui aérien grâce à deux mitrailleuses latérales optionnelles.

    Le Black Hawk a près de 50 ans et il est pourtant toujours utilisé et modernisé. Une version furtive aurait même été mise au point en 2011 pour éliminer Oussama Ben Laden, le leader d'Al-Qaïda, qui se cachait au Pakistan. Aujourd'hui, ce même Black Hawk s'est transformé en drone pour réaliser une opération de sauvetage et de transport de fret. Il n'y avait même pas de télépilote, puisque l'hélicoptèrehélicoptère a réalisé ses manœuvres de façon totalement autonome.

    Ces démonstrations ont eu lieu durant plusieurs jours à la mi-octobre au Yuma Proving Ground en Arizona, aux États-Unis. Elles s'inscrivaient dans le cadre du PC22 (Project Convergence 2022), un événement rassemblant des militaires et spécialistes américains, britanniques et australiens. Chaque année, ils viennent évaluer 300 nouvelles technologies militaires.

    Transformer l'hélicoptère en drone permet de lui faire réaliser des missions qui seraient trop dangereuses pour l'équipage. Le pilote et son équipier deviennent alors facultatifs. Pour les besoins de l'expérience, un UH-60A Black Hawk a été modernisé avec l'intégration d'un système de navigation appelé Alias conçu par la Darpa avec une technologie autonome mise au point par Sikorsky et portant le nom de Matrix. On n'en sait pas beaucoup plus sur le fonctionnement de ces technologies.

    Voici le Black Hawk transformé en drone pour réaliser ses missions de transport de fret et de sauvetage de façon autonome et sans équipage. © Sikorsky, Lockheed Martin

    Le pilote devient une option

    Avec l'ensemble des capteurscapteurs de l'hélicoptère, le système prend les commandes pour contrôler son vol en fonction du ventvent et peut décoller et atterrir tout seul. Pendant la démonstration, le Black Hawk a soulevé 225 kgkg de sang humain avec un élingue et a parcouru 136 km à environ 185 km/h à une altitude réduite à 60 mètres pour passer sous la couverture radar. Sans se poser, l'appareil a ensuite livré sa charge automatiquement après avoir reçu un ordre de déroutement par un opérateur au sol. Sur sa nouvelle position, l'hélicoptère s'est posé et a attendu l'embarquement d'une victime sur une civière. Pas d'humain encore une fois, puisqu'il s'agissait d'un mannequin.

    L'hélicoptère a ensuite redécollé vers une station médicale. À bord, un système médical automatisé permettait de transmettre les relevés de l'état de la victime en temps réel à l'équipe sanitaire. Relevés que l'on imagine virtuels ou simulés pour l'occasion. Avec le succès de ces démonstrations, Sikorsky s'est félicité de l'efficacité et de la fiabilité du système. Le constructeur considère qu'il est désormais prêt pour être opérationnel et intégré à l'armée.

    Ce n'est pas la première démonstration de ce type. En réalité, ce Black Hawk avait déjà réalisé un vol autonome pour montrer sa manœuvrabilité en janvier dernier. À l'avenir, avec ce type d'hélicoptère, rendant le pilote facultatif, et les différents drones aériens, ou encore les drones marins explosifs utilisés en Ukraine, il ne restera guère que les soldats à faire remplacer par des robots soldats, pour éloigner les combats de l'humain.