On ne peut pas parler de Colbertisme mais l'Etat français signe en tout cas son grand retour dans la politique industrielle du pays. A peine huit mois après sa création, Jean-Louis BEFFA et Robert HAVAS ont présidé la première conférence de presse de l'agence pour l'innovation industrielle (AII).

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    Face au retard pris par la France ces dernières années dans le domaine de l'innovation, l'ambition de cette AII est de coordonner la recherche fondamentale, reposant sur la liberté des chercheurs, avec la recherche des entreprises, tournée vers l'innovation et le lancement de produits marchands.

    "Les entreprises françaises ne créent actuellement pas assez de projets innovants. L'ambition de l'AII est de permettre aux entreprises de prendre plus de risques et d'aller plus vite, afin de faire face à l'actuel effort d'investissement du Japon ou des Etats-Unis et demain de la Chine ou du Japon" explique Jean Louis BEFFA, Président de l'AII mais également PDG de Saint Gobain.

    Concrètement, l'agence a donc décidé de soutenir 6 projets, dans des domaines aussi variés que les biotechnologies, l'énergieénergie, les transports, le numérique ou les télécoms, réunissant grandes entreprises, PME innovantes et laboratoires de recherche.

    Ces programmes sont les suivants :

    - BioHub : valorisation des ressources agricoles par les biotechnologies pour remplacer les produits pétroliers (98 M€ sur 7 ans dont 22 M€ de subvention) ;

    - HOMES : économies d'énergie dans le bâtiment (88 M€ sur 5 ans dont 24 M€ de subvention) ;

    - NeoVal : système de transport modulaire automatique sur pneu (62 M€ sur 5 ans dont 11 M€ de subventions) ;

    - Quaero : recherche et reconnaissance de contenus numériques (250 M€ sur 5 ans dont 60 M€ de subventions) ;

    - TVMSL : télévision mobilemobile terrestre et satellite en DVB-H (98 M€ sur 4 ans dont 17 M€ de subventions) ;

    - Et prochainement VHD : Véhicule hybridehybride diesel électrique, prochainement labellisé par l'AII.

    Complémentaire de OSEO (ex Anvar), cette AII entend donc réintroduire une dose de volontarisme dans la politique industrielle française, quelque peu tiraillée ces dernières années entre la tradition colbertiste et le libéralisme ambiant. Reste sans doute à attirer un plus grand nombre de sociétés allemandes afin de faire de l'AII l'embryonembryon d'une future agence de l'innovation... européenne.