Cinq mille blogs publicitaires se créent tous les jours. Générés automatiquement, ils sont alimentés de mots-clés destinés à les rendre populaires auprès des moteurs de recherche et ainsi mieux exposer leur message. Des outils automatiques se chargent de tout, de l'enregistrement à l'écriture en passant même par la publicité afin qu'il génèrent des revenus complémentaires. C'est la déferlante des splogs.

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    La déferlante des spam blogs

    La déferlante des spam blogs

    Les spammeurs ne comptent pas s'en tenir à la pollution de nos boîtes aux lettres. Confrontés à l'efficacité croissante des filtres antispam, ils doivent se trouver de nouveaux horizons. Depuis quelques temps déjà leur intérêt s'est porté vers les blogs et l'ajout de commentaires publicitaires sur les journaux des autres. Mais cela ne leur suffit plus : ils créent désormais carrément des blogs à la chaîne histoire de les polluer à loisir.

    Il faut dire qu'avec plus de 20 millions de blogs recensés et 70.000 nouveaux chaque jour, la blogosphère représente un terreau particulièrement fertile pour les messages publicitaires. On y recense 1,3 million de nouveaux posts quotidiens dont déjà 50.000 sont du spam. Il s'agit essentiellement de commentaires laissés automatiquement par des robotsrobots. Outre les messages clairement publicitaires, beaucoup dissimulent simplement des liens dans le code sourcecode source du commentaire et n'affichent sur le blog qu'un message générique tel que "super article, merci". Leur but est de faire référencer les sites web de spammeurs afin d'en vendre le trafic par la suite.

    Mais les moteurs de recherche indexent cependant de moins en moins les liens trouvés dans les commentaires, et les services de blogs ont mis en place des procédures de validation des commentaires. Les spammeurs ont donc eu à se trouver de nouvelles débouchées.

    Arrive le "spam blog" ou splog : selon la société Netcraft, les spammeurs disposeraient aujourd'hui d'outils leur permettant la création automatisée de blogs sur des services gratuits (Blogger semble particulièrement critiqué à ce sujet). Ces outils prendraient tout en charge, de l'enregistrement du blog à l'ajout de nombreux textes. Ces derniers contiennent alors des mots clés choisis spécifiquement pour faire grimper la popularité du blog dans les recherches (en allant jusqu'à citer les noms de bloggers réputés afin de faire apparaître le splog dans les recherches faites sur leurs noms). Les textes seraient également optimisés à l'aide de mots-clés afin de générer l'affichage des publicités AdsenseAdsense les plus juteuses.

    Et comme de normal avec les spammeurs, la création de blogs publicitaires n'est pas une affaire artisanale : le blog FightSplog a ainsi recensé 2763 blogs pornographiques créés par le même spammeur !

    Pour le petit peuple de la blogosphère, l'affaire est sérieuse : leur média court le risque d'être noyé sous le bruit du spam. Déjà, plusieurs services de recherche ont arrêté d'indexer les blogs afin de ne pas avoir à traiter le spam. GoogleGoogle semble désormais parvenir à éliminer ces splogs des résultats de ses recherches "spécial Blogs", mais il n'a partagé le secret avec personne.

    D'autres initiatives, telles celles de Technorati (d'où proviennent les chiffres de cet article) ou de FightSplog, tentent d'identifier les splogs afin de séparer le bon grain de l'ivraie. Ils y parviennent, jusqu'à un certain point. Mais la facilité de création d'un blog joue contre eux et la bataille est loin d'être gagnée.

    Il y a encore quelques années, alors que le spam était pourtant déjà un problème identifié, personne n'aurait imaginé qu'il pourrait conduire à rendre l'email inutilisable. Aujourd'hui, nous y sommes : 60 à 80% des emails en circulation dans le monde sont du spam. Et la blogosphère prend désormais le même chemin.