Ce jeudi 3 juin, une gigantesque panne du système informatique du contrôle aérien de Grande-Bretagne a eu lieu (National Air Traffic Services/NATS) vers 6 heures locales (7 heures en France) et pratiquement toute la Grande-Bretagne a été touchée à des degrés divers.

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    Le ministre des Transports Alistair Darling a déclaré à la BBC que c'était « le pire moment pour le contrôle aérien dans ce pays, quand vous avez tous les vols transatlantiques qui arrivent, les vols intérieurs et européens qui commencent ».

    La situation a en effet été qualifiée de chaotique par les observateurs. Aucun avion ne pouvait décoller et ceux qui devaient atterrir ont été mis en attente ou ont dû être guidés pour l'atterrissage sans aide informatique.

    Le ministre a précisé « Ce n'est pas le nouveau système informatique installé à Swanwick près de Southampton, au sud de l'Angleterre qui est tombé en panne. C'est le vieux système, qui se trouve à West Drayton au nord de l'aéroport de Londres/Heathrow et qui devait être modernisé plus tard cette année.
    Apparemment, ils les employés du NATS l'ont testé pendant la nuit. Lorsqu'ils l'ont remis en marche tôt ce matin, il n'a pas fonctionné. Maintenant, ils ont détecté le problème et l'ont réparé »
    . Le centre de West Drayton contrôle le trafic aérien sur tout le sud de l'Angleterre alors que celui de Swanwick dessert le nord et le Pays de Galles. Le système a redémarré au bout de deux heures. Le ministre n'en a pas moins affirmé que le système de contrôle aérien britannique était très bon par rapport à celui d'autres pays.

    Des propos qui ont fait sourire Philip Butterworth-Hayes, un expert du Jane's, qui fait autorité en la matièrematière : le NATS (qui a été partiellement privatisé en juillet 2001), a-t-il indiqué, « a une longue tradition de pannes ».

    Le centre de contrôle de West Drayton était déjà tombé en panne en juin 2000 et deux ans plus tard, entraînant chaque fois des retards considérables dans le trafic aérien. Le centre de Swanwick, où sont employées quelque 800 personnes et qui a coûté 623 millions de livres (environ 935 millions d'euros), ne fait pas non plus l'unanimité chez les spécialistes.
    Ainsi, selon le magazine Computer Weekly, les aiguilleurs du ciel qui y travaillent ont du mal à lire les données sur leurs écrans, comme l'altitude des avions ou leur destination. Dans au moins un cas, des contrôleurs ont confondu la ville écossaise de Glasgow avec la ville galloise de Cardiff !

    Les retards se sont accumulés et ont duré toute la journée ; des dizaines de vols pour les destinations les plus variées ont dû être supprimés par de nombreuses compagnies.