Pour créer un iPhone 4S sorti en 2011, il faut extraire jusqu’à 15 kg de minerais bruts. C’est ce que révèle une étude menée par des géologues de l’université de Plymouth. Au programme des métaux précieux, mais aussi des terres rares issues de pays en conflit.


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    Quel pourrait être le lien entre des géologuesgéologues et un iPhone ? Les mineraisminerais présents dans le smartphone. Pour savoir exactement quels minerais composent le mobile et notamment ce que l'on appelle les terres raresterres rares, des chercheurs de l'université de Plymouth, au Royaume-Uni l'ont tout bonnement passé au broyeur. Les porteurs de cette expérience, les docteurs Arjan Dijkstra et Colin Wilkins, souhaitent rendre compte des conséquences sur les ressources de l'industrie minière mondiale de la dépendance croissante des appareils high-tech. Le smartphone qu'ils ont choisi de broyer était un vieux iPhone 4S. Vieux, car il est sorti en 2011 et que depuis, 10 nouvelles versions du mobile sont arrivées.

    Après avoir été réduit en poudre, les chercheurs ont extrait les matériaux plastiquesplastiques. Mélangé à un puissant oxydant - le peroxyde de sodiumsodium -, le reste de la poudre a été passé dans un four à une température de 500 °C. Le résultat a ensuite été combiné à un acideacide pour être analysé avec un spectromètrespectromètre de massemasse.

    Sur cette vidéo, il est possible de se rendre compte des quantités de matières premières exploitées par les constructeurs de mobiles. Les volumes représentés virtuellement sous forme de cubes sont placés sur un terrain de football. © Université de Plymouth

    15 kg de minerais pour un iPhone 4S

    Au final, la composition du mobile en minerais non rares est la suivante : 33 grammes de ferfer, 13 grammes de siliciumsilicium, 7 grammes de chrome. Il contenait aussi 90 milligrammes d'argentargent et 36 milligrammes d'or. D'autres matériaux disponibles en abondance étaient présents en infimes quantités. Ainsi, le mobile d'AppleApple enfermait 900 milligrammes de tungstènetungstène, 70 milligrammes de cobaltcobalt et de molybdènemolybdène. Mais c'est surtout sur les terres rares que les chercheurs se sont concentrés : 160 milligrammes de néodymenéodyme et 30 milligrammes de praséodymepraséodyme étaient aussi présents. Au niveau de la concentration, il apparaît que l'iPhone 4S contient 100 fois plus d'or ou 10 fois plus de tungstène que les autres ressources minérales.

    D'après les géologues, pour un seul mobile, il faudrait extraire entre 10 et 15 kgkg de minerais. Et ce chiffre inclurait 7 kg de minerai d'or de haute qualité, 1 kg de cuivrecuivre, 750 grammes de minerai de tungstène et 200 grammes de minerai de nickelnickel. Tout ceci pour un smartphone qui a maintenant huit ans et qui est minuscule par rapport aux modèles actuels dont Futura dresse le portrait régulièrement. Le gros souci que pointent les chercheurs, c'est que certains minerais comme le tungstène et le cobalt proviennent souvent de pays d'Afrique instables.

    Chaque année, selon les chercheurs, 1,4 milliard de téléphones portables sont fabriqués. Chaque marque sort parfois deux versions de ses smartphones vedette par an. C'est notamment le cas d'Apple avec une seconde mouture portant la lettre S. Autre exemple avec OnePlus et son extension T sur la version d'hiverhiver de son mobile. Cette abondance et les sollicitations marketing font que les utilisateurs renouvellent de façon très régulière leur mobile. Et pourtant, les chercheurs notent que les individus deviennent paradoxalement plus responsables et s'intéressent à l'éthique d'un produit quand ils en ont connaissance. C'est bien pour cette raison que les grandes marques se targuent d'augmenter leurs taux de recyclagerecyclage, ce qui permettrait au final, d'atténuer les effets de l'extraction de minerais.