Le procédé de "contact tracing" développé par Apple et Google est prêt à être intégré dans les applications pour une installation sur les iPhone et les smartphones sous Android. Mais Apple et Google fixent des règles et en détaillent le fonctionnement.


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    Absente de StopCovid, dont la sortie pourrait finalement intervenir le 2 juin lors de la deuxième phase du déconfinement, la technologie de suivi de la population développée par Apple et Google devient de plus en plus concrète puisque de premiers visuels ont été mis en ligne, ainsi que des extraits de code. Pour AppleApple et GoogleGoogle, il s'agit de montrer aux différents gouvernements et organismes de santé à quoi ressembleront leurs applicationsapplications s'ils optent pour cette solution « décentralisée », mais aussi d'en préciser le cadre et les contraintes.

    On le rappelle, Apple et Google assure qu'il s'agit d'une simple fonction à ajouter, dont le nom est « ExposureNotification ». Idéalement, elle sera prochainement intégrée dans les prochaines versions iOSiOS et AndroidAndroid, et les développeurs d'applications de « tracking de la population » pourront donc s'appuyer dessus. Mais pas n'importe qui, ni n'importe comment...

    Ainsi, les applications doivent être développées par un gouvernement et/ou une autorité de santé et ne concerner que la crise actuelle liée à l'épidémieépidémie de coronaviruscoronavirus. Pas question donc qu'un éditeur utilise cette fonction à d'autres fins, sans lien avec un Etat ou un organisme de santé. Autre contrainte pour les développeurs : le blocage de la géolocalisation (puce GPS) puisque seul le Bluetooth est utilisé.

    Si son diagnostic est positif, l'utilisateur l'intègre dans l'application pour prévenir les personnes qu'il a pu croiser. © Apple / Google
    Si son diagnostic est positif, l'utilisateur l'intègre dans l'application pour prévenir les personnes qu'il a pu croiser. © Apple / Google

    Le consentement de l’utilisateur obligatoire

    Ensuite, ces applications doivent obligatoirement proposer une fonction de « opt-in », et il faut donc le consentement de l'utilisateur pour activer la fonction « ExposureNotification » nécessaire pour le suivi de la population. De la même façon, ces applications devront demander l'accord de l'utilisateur avant de partager un éventuel test positif, de manière anonyme, avec le reste de la population.

    Ce qu'on constate dans les visuels, c'est que la simplicité est de mise. Quelques fenêtresfenêtres sont nécessaires pour lancer et régler l'application, et l'éventuel contact avec une personne malade affiche une notification avec des dates. L'utilisateur est alors invité à se faire tester, et s'il est positif, il peut intégrer son cas dans la « base de données ». On constate d'ailleurs dans les visuels qu'il faut saisir un code à six chiffres, sans doute donné par l'autorité de santé locale, et qui permet d'authentifier le test et ainsi éviter tout "faux positif" ou utilisation malveillante. 

    Le fait de déclarer sa "positivité" au test Covid-19 aura évidemment pour conséquence d'envoyer une notification aux personnes qui auront installé l'application, et auront été en contact avec cette personne. Apple et Google assurent que toute la procédure reste parfaitement anonyme, et que les "clés" échangées entre les smartphones via Bluetooth ne sont pas stockées sur un serveur externe. Ce qui signifie qu'une personne alertée ne pourra pas connaître l'identité de la personne, ni le lieu où elle l'a croisée. De la même façon, l'application sera incapable d'identifier la personne, et les données anonymes sont ensuite effacées.

    Ce sera à l'utilisateur d'activer les notifications de l'application © Apple / Google 
    Ce sera à l'utilisateur d'activer les notifications de l'application © Apple / Google 

    Covid-19 : Apple et Google s'associent pour créer une application de  traçage des contacts

    Editeurs d'iOS et Android, Apple et Google travaillent main dans la main pour mettre au point une application mobile de suivi des malades du Covid-19Covid-19 et d'alerte des personnes en leur contact. Elle devrait être prête en mai.

    Publié le 14/04/20 par Fabrice Auclert

    Le Président de la République Emmanuel Macron l'a confirmé lors de son allocution lundi soir, la France va se doter d'une application mobile de traçage des contacts (contact tracing en anglais) pour permettre le suivi des personnes infectées et prévenir les gens avec qui ils auront été en contact. Baptisée « StopCovid », elle reste floue dans ses capacités et sa disponibilité, mais la bonne nouvelle, c'est que deux acteurs majeurs ont décidé d'apporter leur expertise : Apple et Google.

    Dans un communiqué commun, les éditeurs d'iOS et d'Android, qui représentent 100% du marché des systèmes d'exploitationsystèmes d'exploitation sur mobile, annoncent qu'ils vont mettre à disposition des développeurs et des différentes autorités de santé publique une API de « contact tracing » pour lutter contre l'épidémie. Ce sera effectif au mois de mai.

    Intégrer la durée et la distance d'un contact

    La première information, c'est qu'elle sera intéropérable, et un smartphone sous Android pourra donc communiquer avec un iPhoneiPhone. Ensuite, grâce au Bluetooth, cette APIAPI pourra à la fois alerter une personne qui a été en contact avec un porteur du coronavirus, mais aussi être plus précis dans cette proximité et la duréedurée du contact. A The Verge, Apple explique ainsi que l'objectif est de faire la différence entre deux personnes qui se croisent dans la rue, et deux personnes qui restent assises l'un à côté de l'autre pendant cinq minutes. En clair, inutile d'alerter une personne B si le contact avec un malade A était de quelques secondes, à cinq mètres de proximité. Par ricochet, inutile donc de contacter les proches de la personne B.

    Le problème, c'est qu'en l'état, le Bluetooth n'est pas capable d'enregistrer ces données (durée et distance) et elles sont pourtant essentielles pour éviter les alertes inutiles, qu'on peut enregistrer sous le nom de « faux positif ». Les travaux d'Apple et Google se concentrent sur cet obstacle, et l'objectif est donc d'intégrer la durée et la distance lors d'un contact lors de l'échange entre deux smartphones.

     Tous les échanges Bluetooth entre des contacts sont conservés pendant 14 jours avec un système de clés qui ne permet aucune identification personnelle © Google
     Tous les échanges Bluetooth entre des contacts sont conservés pendant 14 jours avec un système de clés qui ne permet aucune identification personnelle © Google

    Une mise en place en deux étapes

    Dans les schémas et les documents mis en ligne par Apple et Google, on apprend aussi que cette collaboration s'effectuera en deux étapes. D'abord, et parce qu'il y a urgence, il y a donc ces applications qui seront disponibles en téléchargement et utilisées sur la base du volontariat et de manière anonyme. Les autorités de santé auront donc le choix, ou pas, d'opter pour la solution développée par Google et Apple.

    Puis, dans les mois à venir, Apple et Google souhaitent directement intégrer leur solution à l'intérieur d'iOS et d'Android pour permettre ainsi un suivi permanent, toujours sur la base du volontariat. Le but est ainsi de permettre d'avoir une base permanente d'utilisateurs, et ne plus dépendre de l'installation d'une application. Tout sera dans le système d'exploitation, en natif.

    Bien évidemment, la question de la confidentialitéconfidentialité des données sera essentielle, d'autant que Google et Apple sont très souvent attaqués sur le respect de la vie privée. Les deux géants assurent que la géolocalisation des utilisateurs ne sera pas prise en compte. Pourtant, on imagine que l'emplacement physiquephysique des malades, tout du moins les mouvementsmouvements de population, sera une donnée importante pour les autorités de santé pour suivre l'épidémie après le déconfinement.